Attention, parution prévue pour le 21 août 2013
Présentation de l’éditeur
“Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre.”
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.
Avis
J’ai reçu Kinderzimmer il y a quelques jours et j’étais impatiente de découvrir le nouveau roman de Valentine Goby, que j’avais connu grâce à Banquises, qui m’avait beaucoup plu.
Je suis ainsi entrée dans l’histoire de Mila, jeune femme qui vient d’être débarqué au camp de concentration de Ravensbrück, en 1944. Ca pourrait être l’histoire de n’importe quelle femme, rien que dans ce camp, elles sont 40 000. Pourtant Mila est enceinte de trois mois lors de son arrivée, elle ne connaît rien de ces choses, n’ayant jamais été éduquée à ce propos et ne sait donc pas comment se déroule une grossesse. C’est donc sous un œil naïf que nous vivons les évènements. Elle cherche d’autres femmes comme elle qui serait visible dans le camp et n’en trouve pas… Alors se pose la question de ce qu’il advient des femmes enceintes, des nourrissons, est-elle seule sur 40 000 ? Cela semble absurde.
Nous finissons alors par découvrir la Kinderzimmer et son lot d’horreur, d’amour, d’humanité. Je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler toute l’histoire …
J’ai beaucoup aimé ce livre, Mila est une jeune femme naïve, attachante, forte, on s’inquiète pour elle, on éprouve ses joies … Je n’ai pas été déçue de ce premier livre de la rentrée littéraire 2013 que j’ai pu découvrir, et j’espère continuer d’autres belles découvertes.
Les personnages sont décrits d’une telle façon, qu’on s’attend à les rencontrer au coin de la rue, on voit l’horreur des camps de concentration et surtout comment les nouvelles de l’extérieur arrivent à parvenir à leurs oreilles, les fausses joies, les rumeurs, les envies, les rêves, l’espoir … On vit l’intérieur du camp d’une façon originale, du moins je n’avais jamais lu sur les camps par une femme enceinte et cela donne une nouvelle vision je trouve.
On retrouve le style fluide de Valentine Goby qui nous emmène où elle veut, comme elle veut. On la suit avide de connaître la suite, de découvrir le destin de cette femme, le destin des femmes autour d’elle, car au fond, on connaît déjà l’histoire avec un grand H, on sait déjà comment cela finit. Mais on a besoin de savoir comment elles vont finir … L’horreur est là, on la ressent et pourtant on vit l’espoir de ces femmes, la solidarité, on ferme le livre, en souhaitant qu’il y ait davantage de pages …
Quelques mots sur Valentine Goby
Valentine Goby est une écrivaine française née à Grasse en 1974.
Après des études à Sciences Po, elle a vécu trois ans en Asie, à Hanoï et à Manille, où elle a travaillé pour des associations humanitaires auprès d’enfants des rues. Elle a démarré sa carrière professionnelle chez Accenture où elle a travaillé de 1999 à 2001. Elle n’a jamais cessé d’écrire, et publie son premier roman en 2002 chez Gallimard : La Note sensible. Elle devient enseignante en lettres et en théâtre, métier qu’elle exerce en collège durant huit années avant de se consacrer entièrement à l’écriture, et à de multiples projets autour des livres : ateliers, rencontres, conférences, résidences d’écritures en milieu scolaire, en médiathèque, à l’université.
Valentine Goby est lauréate de la Fondation Hachette, bourse jeunes écrivains 2002 et a reçu le prix Méditerranée des Jeunes, le prix du premier roman de l’université d’Artois, le prix Palissy et le prix René-Fallet en 2003. Elle a depuis reçu de multiples récompenses pour chacun de ses romans, en littérature générale et en littérature jeunesse. (Source)
Kinderzimmer, Valentine Goby
Oh, ça donne envie… Je le note dans un coin de ma tête!
C’est vraiment très émouvant comme lecture ! Tu me diras si tu le lis, ce que tu en auras pensé 🙂
Je l’attends avec impatience ! Tout comme toi, j’ai découvert cette auteure grâce à « Banquise ».