Un meurtre, huit témoins, aucun ne se souvient de ce qui s’est passé. Comment résister à une phrase d’accroche pareille ? Voici le nouveau thriller à paraître d’ici quelques jours chez le Cherche Midi.
Alors que le lieutenant Jeanne Ricoeur vit un moment difficile : elle enterre son père adoptif, sa première vraie enquête lui est proposée. Une affaire particulière … En effet, Marcus a été retrouvé pendu au sein de l’établissement Memory. Une clinique spécialisée pour les malades souffrant de la perte de la mémoire immédiate. Elle a huit témoins à disposition … Sauf qu’aucun n’est capable de se souvenir au-delà de quelques minutes. Autant dire qu’elle n’a pas vraiment de témoins … Rapidement coincée par la neige, Jeanne est plongée dans son enquête à temps plein. Logée dans l’établissement, elle va vivre aux côtés des patients et apprendre à jongler avec la pathologie.
Et les personnages, ils sont comment ?
De nombreux personnages évoluent au cours du roman. Déjà Jeanne, notre héroïne, une jeune femme un peu perdue. A la fois à cause de son histoire personnelle mais aussi par les événements actuels. Elle a été retirée de la garde de ses parents biologiques vers 3 ans, adoptée par un couple dont elle doit faire le deuil, on peut dire que la période n’est pas simple pour elle. D’autant que certains souvenirs semblent vouloir refaire surface. À ses côtés, son équipier, Davis, jeune antillais à l’énergie communicative. On ne le voit pas assez finalement mais on sent la complicité qui lie ces deux personnages.
Parmi les patients, huit personnalités à découvrir. Babakar, ancien champion de boxe, suspect principal, un grand bonhomme touchant. Albert, ancien curé qui a reçu un orgue dessus ; Myriam, musicienne virtuose ; Jean-Baptiste, clown à ses heures perdues ; David, adolescent qui apprend l’horticulture ; Jeff ancien tradeur qui ne manque jamais une occasion de mater ; Caroline, ancienne journaliste sur le terrain ; et enfin Michel, ancien homme politique. Que des « anciens » vestiges de leur vie d’avant, ils ont entre 16 ans et la soixantaine et sont condamnés à ne plus engranger de nouveaux souvenirs. Comment ne pas être touché ? À leurs côtés, une équipe de soignants : la directrice, une femme à l’allure froide et distante et des infirmiers.
Et le style ?
Parlons un peu du style d’Arnaud Delalande. Clairement, c’est un roman addictif. Les chapitres s’enchaînent et on dévore le roman sans réellement s’en rendre compte. Et ça c’est un très bon point. Par contre, on n’est pas réellement dans un thriller au sens « angoissant » du terme. Si vous cherchez la tension monter tout au long du roman, ce ne sera pas le cas ici. On est dans la résolution d’une enquête, et c’est très bien ainsi. Mais pas de montée de tension qui vous coupe le souffle. Ne soyez donc pas surpris.
Arnaud Delalande nous entraîne dans le début du roman dans les rues d’Annecy. Et on a l’impression de se promener dans la vieille ville et c’est un vrai délice. J’avais plaisir à me retrouver dans ces jolies rues que j’ai eu l’occasion d’arpenter il y a quelques années. On visualise, on se projette. Bref on est dans la ville et ça fait du bien de se déplacer un peu en ce moment !
En bref, Memory c’est …
Memory est un très bon roman policier. J’aurais d’ailleurs grand plaisir à retrouver Jeanne Ricoeur et son équipier si une nouvelle enquête devait voir le jour par la suite. Il y a quelques intrigues qui me semblaient dispensables mais pas gênantes à la lecture. Une bonne enquête qui aborde le thème de la mémoire et des diverses pathologies qui peuvent l’affecter. Une très belle première lecture pour 2021. L’année commence bien !
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