Attention, sortie prévue le 12 septembre 2013
Présentation de l’éditeur
June et Val, deux amies adolescentes, habitent à Brooklyn. Un soir d’été, elles vont s’aventurer sur les docks malfamés et décider de monter à bord d’un canot pour observer la ville depuis l’East River. Depuis la rive, un jeune Noir, Cree, voit qu’elles sont entraînées par les courants. Val sera retrouvée inconsciente le lendemain, mais June a disparu. Une enquête est ouverte.
Avis
Avec L’autre côté des docks, nous découvrons, nous pénétrons Brooklyn dans la vie de tous les jours et plus précisément Red Hook, au sud du quartier. Dans ce front de mer cohabitent les habitants des cités et les quartiers résidentiels. On y rencontre des jeunes désemparés, des adultes qui cherchent à s’oublier, qui tentent de s’en sortir …
Mais surtout, on rencontre Val et sa copine June. Tout commence grâce à elles et leur aventure d’aller sur l’eau avec un canot pneumatique rose. Seulement, seule Val est retrouvée le lendemain. La disparition de June va nous permettre de mieux connaître ce quartier, les vieilles rancoeurs qui persistent, le racisme latent, la drogue, l’alcool.
Un roman à l’ambiance assez noire et pourtant en refermant le livre, je sens une bouffée optimiste. On se laisse totalement attendrir par les personnages, qui nous sont vite attachants. La ronde de personnages secondaires est assez importante mais nous permet d’aborder un grand panel de vies différentes et d’histoires possibles au sein de ce quartier. Tous se croisent, sans forcément se connaître.
L’écriture nous emporte totalement, nous fait vivre leurs émotions, leurs peurs, leurs envies, leurs désespoirs … J’ai eu un coup de cœur pour le personnage de Cree, jeune homme noir, habitant dans la cité dont le père, gardien de prison, a été tué lorsqu’il était jeune et dont la mère passe son temps sur le banc face à la scène de crime, à parler à son esprit. Un jeune homme qui n’ose pas vivre réellement sa vie, coincé entre ses envies et sa famille. L’écriture est crue, très imagée, elle nous décrit parfaitement les gestes, les actions, nous permettant de visualiser les scènes.
« Coucher avec Lil n’avait rien eu d’extraordinaire, une de ces erreurs de fin de soirée que Jonathan n’arrive toujours pas à éviter. Leur accouplement chaotique lui a fait penser à un champ de courses : les santiags de Lil claquaient sur le sol, la main de Jonathan giflait le flan épais de sa partenaire qui, une fois l’effort passé, avait poussé un hennissement épuisé. »
J’ai trouvé la fresque poétique, envoûtante, les pages passent trop vite, le temps aussi. Un côté magique à ces vies pourtant bien sombres. On aborde la justice américaine et les raccourcis trop rapides : un crime = un coupable noir à trouver. J’ai trouvé la question du racisme très présente tout comme la question de la culpabilité. Être emprisonné, jugé coupable tout en étant innocent, être empli d’un sentiment de culpabilité par rapport à des gestes, des mots … Elle est donc là sous plusieurs formes. La spiritualité nous apparaît également au cours du roman, à la fois par la religion mais aussi par rapport à l’après mort, au langage avec les esprits …
Un roman très riche, très émouvant …
Une belle découverte !
Décidément, la rentrée littéraire 2013 s’annonce sous les meilleures auspices !
Quelques mots sur l’auteur
Née à Brooklyn, elle grandit dans une maison pleine de livres. Elle publie sa première nouvelle en 2009 « The Art of Disappearing ». Elle vit désormais à Los Angeles avec son mari.

Je ne connaissais pas du tout, mais ton avis me fait vraiment envie !
L’histoire m’a l’air vraiment intéressante !
Bonnes lectures ^^
Je viens de la finir, je ne serai pas aussi enthousiaste que toi mais c’est un bon roman, je suis d’accord.
Bien tentant aussi, je retiens !
Héhé pareil que pour Triburbia, tu me diras si tu le lis 🙂