Voilà déjà des mois et des mois que le Sculpteur me tentait terriblement. D’abord sa couv’ m’avait intriguée, marquée, interpelée. Puis les retours plus qu’élogieux des blogueurs, professionnels. Bref, je tournais autour sans jamais me jeter à l’eau pour le découvrir. Grâce à Priceminister et son opération « la BD fait son Festival », j’ai pu recevoir ce one-shot et y succomber.
David Smith est un sculpteur qui ne perce pas. Il désespère d’y arriver un jour et voit son rêve s’éloigner. Alors qu’il célèbre son anniversaire, seul (ou en compagnie de quelques verres d’alcool), il rencontre une vieille connaissance qui lui propose un pacte invraisemblable. Le pouvoir de tout sculpter grâce à ses mains, de maîtriser la matière comme il n’a jamais pu en rêver. Mais attention, en échange, il doit accepter qu’il ne lui reste plus que 200 jours à vivre. David accepte, trop heureux de pouvoir réaliser son rêve, même si la contrepartie semble élevée. Il commence alors la réalisation de sculptures incroyables. Mais surtout, il fait une rencontre. LA rencontre. Celle avec la femme de sa vie. Dommage, il ne lui reste plus que 189 jours à vivre.
David Smith est un personnage émouvant, entier. Il donne tout ce qu’il a pour son art, ne supportant aucune faiblesse, aucune erreur. Il n’est pas homme qui pardonne facilement et ne comprend pas forcément que tout le monde ne soit pas aussi entier que lui. Il se fait des promesses à lui-même qu’il tient avec fierté. La femme de sa vie est plus fantasque, plus décalée, plus originale. Prête à aider toutes les personnes qui semblent en avoir besoin, elle tend la main avec facilité à ceux qui sont dans la misère. Un personnage indiquera qu’il « suffit de 10 minutes pour tomber amoureux d’elle ».
L’histoire en elle-même est émouvante, d’autant que les images renforcent les sentiments que le lecteur ressent à la lecture. On est à la fois charmé par cet amour de l’art tout en étant parfois horrifié par la tournure des événements. Les planches transmettent parfaitement l’angoisse, l’horreur que David peut ressentir (et on le comprend, connaître la date de sa mort exacte doit être terriblement angoissant). Pourtant, on assiste également à des planches pleines de bonheur, d’amour, d’espoir. La mise en couleur dans les tons noir, blanc et bleuté donne une touche d’originalité tout en permettant de se concentrer sur l’histoire, les dessins en tant que tels. Le volume est également très important. Près de 500 pages à dévorer pour connaître l’histoire de David Smith jusqu’au choc final. On peut dire qu’on prend le temps d’entrer dans sa vie, de la connaître en détail et d’appréhender plus en profondeur sa personnalité.
Ce roman graphique est une très belle découverte. Je ne regrette pas d’avoir attendu pour le lire et de ne pas avoir cédé aux nombreux commentaires élogieux que j’avais entendus. En la lisant plus tôt, j’aurai peut-être été déçue, car je n’ai pas eu de coup de cœur malgré les nombreuses qualités. Il m’a manqué ce petit je ne sais quoi qui fait que le coup de cœur est là. Pour autant je ne peux que recommander la lecture de l’ouvrage, tant pour l’histoire que pour le thème et les dessins. Un one shot percutant, fort en émotions, qui vous bouleversera.
(Note Priceminister : 16)
C’est troublant comme les traits des personnages sont affinés. On se laisserai vite embarquer dans ce pacte magique et diabolique.
Oui, on accroche rapidement à ces dessins et à ce pacte. On lit avec avidité pour savoir comment tout se terminera !
Depuis le temps que je vois des avis positifs, c’est bon, je le note ! Merci pour cet avis décisif.
Je suis enchantée d’être ton avis décisif ! J’espère qu’il te plaira, viens me donner ton avis lorsque tu l’auras lu ! 🙂
Oh j’ai lu de bonnes critiques sur ce roman graphique! Je n’en lis jamais mais je me laisserais bien tenter 🙂
Si tu te laisses tenter, dis moi, je serai curieuse de ton avis ! 🙂