Titre : Certaines n’avaient jamais vu la mer
Auteur : Julie Otsuka
Editeur : Phébus
Date de parution : Août 2012
Prix : 15 €
Présentation de l’éditeur
Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l’Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par procuration.
C’est après une éprouvante traversée de l’Océan pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d’un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre et la détention dans les camps d’internement – l’État considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l’oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n’avaient jamais existé.
Avis
J’avais très envie de lire cette histoire … Il faisait parti de mes attentes de la rentrée littéraire et je n’ai pas été déçue !
Si la forme de roman choral m’a surprise au début, la narration en « nous » étant assez peu courante malgré tout, elle a cependant contribué à mon coup de cœur. Ce « nous » renforce l’histoire, les émotions, on comprend qu’elles étaient vraiment nombreuses, on aborde de nombreuses histoires ainsi. On ne sait pas vraiment ce qui arrive à qui, mais on s’en moque à vrai dire. On est touché par ces femmes, par ces couples, par ces moments de vie …
Décomposé en chapitres plus ou moins longs qui abordent leur vie aux Etats-Unis, on découvre la vie de beaucoup de ces japonaises, leur difficulté à s’adapter, leur surprise, leur vie de tous les jours … On retrouve ou on apprend le racisme anti-japonais, on vit surtout l’époque de la seconde guerre mondiale où tous ces japonais sont considérés comme des traitres (un long chapitre évoque la question).
Le style de Julie Otsuka est vraiment très simple, très beau, très fluide. On lit d’une traite cette histoire qui nous permet d’aborder un pan de la seconde guerre mondiale dont on entend peu parler.
On évoque également la culture japonaise, le voyage du Japon vers les Etats-Unis et ses conditions misérables, mais aussi la découverte, la déception de la rencontre avec ce mari qu’on ne connaît pas. Puis la naissance des enfants, l’éducation à l’américaine … Bref beaucoup de scènes de vie de tous les jours, qui nous font passer les années sans que l’on s’en rende compte … On passe de 1919 à 1945 sans s’en apercevoir !
Un coup de cœur, à faire découvrir !
Certaines n’avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka
Il me tente beaucoup ce livre et après ton article j’ai encore plus envie de le lire !
Si tu as l’occasion, vraiment n’hésite pas 🙂 Et dis moi ce que tu en auras pensé ^^ Mais je l’ai trouvé vraiment très beau ..!
Un livre qui me tente depuis quelques temps (mais j’hésitais) et je pense que ta chronique ma convaincue : et hop dans la wish-list !
Je suis contente de t’avoir convaincue alors ! 🙂 Un livre qui me trotte encore en tête ^^