Présentation de l’éditeur
IKEA. Ou comment un banal et innocent mot de quatre lettres, prononcé à mi-voix dans un taxi à Roissy Charles de Gaulle, peut vite devenir le début d’une rocambolesque et hilarante aventure. De la crise européenne au régime post-Kadhafiste libyen, un voyage inattendu, riche en quiproquos et rebondissements, ballotera, dans une armoire, un arnaqueur professionnel sur le chemin de la rédemption et de l’amour.
Avis
Voici un roman avec un titre très accrocheur (et long) : L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa … Tout un programme ! Et pourtant avec ce titre, il est quasiment possible de se dispenser de lire la 4e de couverture vu que tout est dit (ou presque), et si jamais il nous restait un doute, la couverture à l’image d’Ikéa nous indique que ce n’est pas un titre pour rien, et continue de nous intriguer.
Je l’avais repéré effectivement pour sa couverture et son titre qui m’avait fait rire, puis mes collègues m’en ont dit que des critiques dithyrambiques, alors j’ai craqué et je me suis lancée dans ma lecture.
Le début est plus qu’accrocheur, on rencontre notre futur héros, qui est un fakir nommé Ajatasharu Lavash Patel (attention aux allergiques à l’humour de répétition, le nom va entraîner des blagues à toutes les sauces tout au long du livre pour tenter de nous apprendre à le prononcer correctement, par exemple « Attache ta charrue »). Cet homme est originaire du Rajasthan et après avoir escroqué tout son village pour venir acheter un lit à clous chez Ikéa (qui n’a pas de magasin en Inde), il atterrie à Roissy Charles de Gaulle. Le voici donc monté dans un taxi afin de se rendre dans n’importe quel Ikéa et nous fait une description tellement juste du célèbre magasin suédois, qu’on s’y verrait presque.
« Pour quelqu’un venant d’un pays occidental de tendance démocratique, monsieur Ikea avait développé un concept commercial pour le moins insolite : la visite forcée de son magasin.
Ainsi, s’il voulait accéder au libre-service situé au rez-de-chaussée, le client était obligé de monter au premier étage, emprunter un gigantesque et interminable couloir qui serpentait entre des chambres, des salons et des cuisines témoins tous plus beaux les uns que les autres, passer devant un restaurant alléchant, manger quelques boulettes de viande ou des wraps au saumon, puis redescendre à la section vente pour pouvoir enfin réaliser ses achats. En gros, une personne venue acheter trois vis et deux boulons repartait quatre heures après avec une cuisine équipée et une bonne indigestion. »
Il enchaîne rapidement avec la commande du livre, et le marketing des noms …
« – Alors, un lit à clous Kisifrötsipik spécial fakir en petit pin suédois véritable, avec hauteur des clous (inoxydables) ajustable. Quel coloris ?
– Que me proposez-vous ?
– Rouge puma, bleu tortue ou vert dauphin.
– Je ne vois pas très bien la correspondance entre les couleurs et les animaux, avoua Ajatashatru qui ne voyait pas bien la correspondance entre les couleurs et les animaux mentionnés.
– Tout cela nous dépasse. C’est du marketing.
– Bon, alors rouge puma. »
On voit donc déjà le ton du livre … Mais ce n’est pas juste un livre d’humour, Roman Puertolas réussit également à aborder des thèmes plus difficiles comme les clandestins, la richesse et la pauvreté … Bref, une jolie découverte que je vous conseille.
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