Dans Juste avant la nuit, nous faisons la connaissance de Jess et Emily, deux sœurs qui se retrouvent aux funérailles de leur mère, après près de quinze années sans contact. Rapidement, Emily propose à Jess de venir vivre chez elle sur l’île de Wight. Jess y fera la connaissance du mari d’Emily, James, de Chloe la fille de James et bien sûr de Daisy, sa nièce.
Alors qu’Emily et James rentrent d’une soirée pour le Nouvel An, ils retrouvent la police chez eux. Daisy a disparu. Commence alors un huis-clos intéressant. Rien de sanglant, tout est dans la tension insidieuse que l’autrice développe tout au long du livre. Tous cachent quelque chose. Tous pourraient être coupables, mais pourquoi ? On retourne alors dans le passé via des flashbacks pour mieux connaître les deux sœurs et comprendre pourquoi elles avaient coupé contact.
Nous nous attachons également à la perte de l’enfant. Comment doit-on réagir lorsque son enfant disparaît ? Y a-t-il une bonne façon d’ailleurs ? Chacun vit le drame à sa manière et l’entourage peut alors juger, tout comme le lecteur. Je n’ai pu m’empêcher de repenser aux histoires de disparitions récentes lors des conférences de presse par exemple. On réalise alors autrement tout ce qui est demandé aux parents des enfants disparus.
Le rythme de l’enquête et du thriller est lent, ne vous attendez pas à une cascade d’action car ce n’est pas ce type de livre. Ici tout est plus pervers, plus psychologique. Les personnages nous font frémir. J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à Emily, la mère de Daisy, qui est aux antipodes de ma personnalité. Plus j’en apprenais sur la Emily adolescente – ou enfant – plus j’avais du mal à l’apprécier. Au contraire, Jess m’a émue même si à plusieurs reprises j’ai eu envie de la secouer, ne comprenant pas comment elle pouvait tant se laisser faire. Peut-être que je ne comprends pas assez le lien fraternel pour réaliser l’admiration que peut générer une grande sœur ? Autre personnage dont j’ai finalement peu parlé : Chloé. L’adolescente est la fille de James, issue d’un premier mariage. Ses relations sont compliquées avec Emily, tandis qu’elle adore Jess. Elle est folle de sa petite sœur, au point que ça en touchant d’ailleurs. Chloé était pour moi la petite touche de lumière dans ce thriller.
Isabel Ashdown réussit à nous perdre complètement. Arrivée à la fin de la première partie, j’étais bien en peine de vous dire qui était coupable. Même si en établissant quelques théories avec les copines de la lecture commune, nous étions tombées juste, nous ne trouvions pas le mobile. Avec très peu de personnages, l’autrice réussit à nous laisser dans le brouillard et à apprécier cela.
Mais le plus fort finalement, c’est encore l’ambiance qu’elle met en place. Un sentiment de malaise m’a tenue tout au long de ma lecture et plus encore à la fin. L’atmosphère est lourde, on sent tous les non-dits de la famille et leurs secrets, leurs mensonges. Toutes les relations sont complexes, intrigantes, étonnantes. On découvre parfois la même scène sous deux aspects : le point de vue d’Emily et celui de Jess et on se demande qui est la plus fiable, qui se laisse le plus entraînée par ses sentiments.
En bref, Juste avant la nuit c’est …
Juste avant la nuit est un thriller psychologique lent et oppressant. On se laisse complètement porter par cette atmosphère pesante et malsaine. Isabel Ashdown nous propose ici un roman qui nous laisse plutôt pessimistes sur la nature humaine. On peut dire que pour ce premier roman traduit en français, c’est une réussite ! Je suis curieuse de découvrir à terme les autres romans de l’autrice, car c’est sûr que là, elle a su m’appâter !
[Retrouvez les autres chroniques pour la #TeamThrillersCHM]
Nos avis sont plus ou moins les mêmes, ce sera un booktalk efficace demain xD
Haha c’est sûr, j’ai l’impression qu’on est tous d’accord sur celui-là ! 🙂