Présentation de l’éditeur
Renvoyé de son lycée, Quentin est placé dans un lycée bourgeois du centre-ville. D’origine beaucoup plus modeste que ses nouveaux camarades de classe et loin de ses amis d’enfance, le garçon se sent étranger, exclu. Dans sa classe de première L, la majorité des élèves suit les cours de théâtre de Mme Fernandez, la professeur de français.
Rapidement fasciné par cette femme charismatique, Quentin va se laisser convaincre et intégrer le cours d’art dramatique pour incarner Tom, le héros de La Ménagerie de verre, la pièce de Tennessee Williams.
Quentin accepte progressivement de baisser la garde, de remettre en cause ses propres préjugés et se familiarise peu à peu avec les codes de ce nouveau milieu… Il se rapproche de ses partenaires de jeu, d’Heathcliff, jeune dandy solitaire, et de Julie, dont le charme ne le laisse pas longtemps indifférent. Mais, de plus en plus absent pour ses proches, Quentin se sent tiraillé entre deux mondes. Ce malaise latent fait écho à la pièce de Tennessee Williams et, entre la vie et les répétitions du spectacle, l’acteur et son personnage, les frontières tendent à s’abolir. Finalement, un seul choix s’impose à Quentin : celui de faire du théâtre sa vie.
Avis
En ce moment, je lis toute la bibliographie de Jean-Philippe Blondel car je vais bientôt le recevoir au travail. Après avoir lu plusieurs de ses livres en ado et avoir été conquise à chaque fois, je partais donc avec un a priori très positif. Et autant le dire tout de suite, je n’ai pas été déçue, loin de là.
Nous suivons Quentin, un garçon de 16 ans, un peu paumé qui est envoyé dans un nouveau lycée afin de le couper de ses anciennes fréquentations et de tenter de le remettre dans le droit chemin. On découvre peu à peu Quentin, sa vie, ses envies, grâce à l’écriture d’un carnet, qu’il ne tient pas très à jour. Tout est donc écrit à la première personne, nous permettant de nous mettre immédiatement à sa place, de vivre dans ses baskets. Et autant dire que la vie n’est pas forcément facile, sans être mélo non plus. La justesse du ton, du regard sur la vie est vraiment émouvante et nous permet d’entrer très rapidement dans le roman. J’ai beaucoup souri quand je lisais des phrases où on sent que Quentin en rajoute sur les descriptions des autres élèves, presque aussitôt suivi d’un « j’exagère mais bon … ».
Quentin vient du quartier pauvre de la ville et est envoyé dans le lycée le plus bourgeois. Il perd donc complètement ses repères et est mis à l’écart autant qu’il se met à part. L’adaptation est plutôt rude, le changement assez radical. On retrouve une évolution même au niveau des prénoms des élèves qui l’entourent, rencontrant ainsi Heathcliff. Les profs l’ignorent, attendant qu’il commette une erreur, qu’il retourne du quartier d’où il est issu, le craignant presque pour certains. Pourtant la prof de français, La Fernandez, lui donnera une chance et quelle chance ! Grâce à elle, Quentin va apprendre des choses, va évoluer, avoir un œil neuf sur certains aspects de la vie.
« – Vous faites quoi, là, Silber ?
– Je m’apprête à passer par la fenêtre.
– Vous allez vous rater.
– Une grande habitude chez moi. »
A la lecture du roman, on ne peut qu’éprouver de l’empathie pour le jeune homme. Lui qui manie l’ironie comme je l’aime et qui fait preuve de recul sur la vie, sur lui, sur le monde. Comment ne pas être touché par ce garçon ? Autre jeune homme qui m’a marquée, Dylan, son meilleur ami de son quartier. On sent le garçon déjà brisé, il a des mots qui sonnent parfaitement, qui nous émeuvent. A chaque fois intervention dans le livre, il m’a bouleversée.
Le choix de la pièce de Tennesee Williams, La Ménagerie de Verre, est un choix tellement juste, on comprend parfaitement le choix de Jean-Philippe Blondel de l’intégrer à ce récit et pourquoi avoir pris cette pièce. A la fin du livre, on n’a qu’une envie : se (re)plonger dedans !
La disposition des chapitres sous forme d’actes et de scènes est également un joli clin d’œil à l’option théâtre et à son importance dans le roman. On avance presque selon les codifications théâtrales avec la scène d’exposition qui nous présente les personnages, l’intrigue jusqu’au dernier acte où le dénouement apparaît enfin.
Un joli roman poignant, que l’on lit d’une traite, un de mes préférés de Blondel ! Une fois le livre fini, on en redemande !
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