Présentation de l’éditeur
Dans la banlieue de New York, de 1941 à 2011 Depuis sa plus tendre enfance, Eileen Tumulty s’est fait une promesse : toujours viser plus haut et ne jamais renoncer à sortir de sa condition. Enfant unique d’un père camionneur, véritable idole de leur quartier du Queens, et d’une mère qui noie sa mélancolie à grands coups de scotch, la petite Eileen grandit dans un minuscule appartement où, l’alcool aidant, l’ambiance oscille entre éclats de rires et éclats de voix. Après un peu de mannequinat et de brillantes études d’infirmière, Eileen fait la connaissance d’Ed Leary.
Ce scientifique au regard doux, aux manières posées et à l’humour subtil, à mille lieues des hommes imprévisibles et flamboyants qu’elle a pu côtoyer jusqu’ici, la séduit et la rassure. Avec lui, pense-t-elle, s’ouvrira une vie de rencontres, d’opportunités, la découverte d’un monde cosmopolite et stimulant. Eileen et Ed se marient donc en 1967. Mais s’ils éprouvent l’un pour l’autre un amour sincère, les nouveaux époux vont rapidement constater qu’ils n’aspirent pas au même American Dream.
Elle souhaite une meilleure situation, une plus grande maison, de nouveaux amis, il préfère renoncer à de possibles avancements pour rester simple professeur, se réfugie dans ses habitudes, se renferme chaque jour davantage. Et la naissance de leur fils, Connell, ne fait que renforcer ce sentiment de vies menées en parallèle. Mais ce que Eileen et Ed ignorent encore, c’est qu’une ombre bien plus grande plane sur leur famille.
Un nuage noir qui va bientôt les forcer à reconsidérer tous leurs rêves et mettre leurs liens à l’épreuve de la plus douloureuse des expériences.
Avis
Ce roman nous entraîne au cœur des Etats-Unis entre 1940 et 2010 grâce à la vie d’Eileen. D’abord enfant, elle nous fait part de sa vie de fille d’immigrés et des problématiques liées à ce statut. Elle nous montre son cadre de vie : des conditions de vie modestes, un père plus que respecté dans le quartier, une mère pas maternelle, portée sur l’alcool. Eileen n’a alors qu’une ambition : aller toujours plus haut. Nous la suivons alors en tant que femme, puis épouse et mère.
On retrouve des questionnements sur le fameux American Dream, mais aussi sur la position de la femme. On y aborde aussi la question de la classe sociale, la maladie, le rêve et la volonté d’ascension sociale. Ce roman nous permet donc de nous plonger dans l’univers des Etats-Unis sur une période plutôt longue et de voir l’évolution, d’être complètement imprégné par l’époque et ses changements. Nous débutons les premières pages en 1940 et sans s’en rendre compte, nous voici en 2010. Le style de Matthew Thomas nous permet de lire les pages sans y prêter réellement attention, malgré le poids du roman ! (Cela dit il peut presque être considéré comme une arme de défense dans le sac à main !).
Les personnages sont émouvants, Eileen m’a globalement touchée, même si parfois je ne la comprenais pas totalement. Elle m’a parfois agacée, parfois donné envie de la secouer mais on en retient une femme forte, une femme qui sait ce qu’elle veut. Eileen est donc une femme forte et surtout très ambitieuse, ce qui ressort d’autant plus lorsqu’on la voit face aux hommes qui l’entoureront durant sa vie, qui au contraire manquent cruellement d’ambition. Ses parents m’ont émue, même si la mère m’agaçait, elle permettait de donner du corps au roman, de nous illustrer à quel point l’American Dream n’est pas si simple. Le fils d’Eileen est également émouvant, il permet d’avoir la vision d’un homme … Simple. Qui n’est pas dévoré par l’ambition, qui a des colères en lui, qui est humain tout simplement.
Ce roman n’est pas hyper joyeux, mais il vous entraîne dans la vie d’une personne. Vous la suivez depuis sa petite enfance à la vieillesse, et c’est très réussi, on a vraiment l’impression de la suivre sur toute cette période, c’est très crédible. Rien ne nous est épargné. Et c’est pourquoi il est autant réussi. Quand on repose le roman, on y repense, on s’interroge. Les personnages sont humains, plein de défauts.
Un pavé qui vaut le détour, un joli premier roman.
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