J’avais beaucoup aimé le roman de Chris Donner à l’époque où il était sorti et j’étais plus que curieuse de découvrir l’adaptation bd, d’autant que je suis fan du travail de Jérémie Moreau (Singe de Hartlepool, Max Winson). Au final, c’est un duo qui fonctionne totalement. Les dessins de Jérémie Moreau s’adaptent totalement à l’univers imaginé par Chris Donner.
Nous sommes dans une famille immergée dans le monde du cheval et des courses. Par un soir d’orage, la mère accouche de Jean-Philippe tandis qu’une des juments du haras donne naissance à sa pouliche. Liés par la naissance, les deux grandissent ensemble. Jean-Philippe rêve de devenir jockey plus tard, et semble être prêt à devenir un champion avec Tempête. Malheureusement, un accident le privera de ce rêve.
Cette bande dessinée (et le roman précédemment) permettent d’aborder avec sensibilité le problème du handicap, surtout dans un environnement où être en fauteuil est un vrai calvaire. On prend également conscience de la souffrance lorsque Jean-Philippe doit abandonner ses rêves alors qu’il est encore si jeune. Jean-Philippe est un enfant attachant, on voit sa hargne, l’ambition qu’il garde pour Tempête même s’il a conscience qu’il ne sera plus son jockey.
Tempête au haras est une histoire réaliste, un témoignage comme il doit en exister, qui permet d’aborder à la fois la question du handicap mais aussi de nous faire découvrir un univers qu’on ne connaît que peu : les courses de chevaux. Finalement, les courses on les voit peu, j’ai pu en voir petite car j’ai grandi à côté de l’hippodrome de Vincennes, mais on ne connait pas vraiment l’envers du décor et toute la passion nécessaire pour survivre dans ce milieu et s’y faire une place. Du côté du handicap, le texte met en avant ce qu’il implique sans jamais tourner vers la pitié, la sensiblerie. Les choses sont posées objectivement, on voit également l’évolution de Jean-Philippe vis-à-vis de son handicap, montrant que tout ne s’accepte pas d’un coup.
Les dessins de Jérémie Moreau sont toujours aussi magnifiques. Les illustrations dégagent de la vitesse, les tons choisis donnent presque un côté onirique à l’histoire. Le découpage des cases reste plutôt classique tandis que les personnages, les chevaux sont intrigants, originaux, on les retient.
Une très belle bande dessinée !
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