J’aime beaucoup voyager et les récits de voyage me permettent d’aller dans certains endroits que je ne connais pas. Aussi lorsque j’ai eu l’occasion de me plonger dans La solitude du Quetzal, je n’ai pas hésité et j’ai foncé.
Jacky Essirard écrit le carnet de route de son voyage en Amérique du Sud suite à une rupture amoureuse. Tout quitter pour être dépaysé, laisser la douleur derrière soi et entrer dans un autre mode de vie, voilà ce que le narrateur va tenter de vivre et de nous transmettre par la suite. Evidemment, cela ne se passe pas comme prévu, mais le narrateur nous conte tout de même son voyage.
Le livre nous entraîne donc en Guatemala – pays dont j’avoue ne rien connaître, mis à part sa situation géographique. Il nous propose d’ailleurs une carte pour se repérer. De plus, chaque chapitre s’ouvre sur une indication géographique. Toutefois, si vous souhaitez découvrir émerveillement et enthousiasme du voyageur, ne vous attendez pas à les trouver dans ces pages. Le voyageur ici ne se trouve ni émerveillé ni aventureux, gêné par la barrière de la langue, par le chagrin qui l’étreint. Si la civilisation dans laquelle il se trouve est bien différente de celle à laquelle il est habitué, ce changement souligne finalement sa solitude et son envie de noyer son chagrin par la découverte d’une nouvelle culture s’avère un échec.
Je suis une coquille vide transportée au Guatemala. À ma place, certains diraient vouloir se changer les idées. Mais je n’ai plus d’idées et plus d’envie. Remettre le compteur à zéro est illusoire, les années sont là avec leur trace. Quel touriste je fais !
Voyage à la fois physique et psychologique, la Solitude du Quetzal entraîne le lecteur au Guatemala par fragments, impressions, notes, sans jamais le laisser un long moment au même endroit. S’en découle une réflexion sur le tourisme moderne et sur la guérison – ou plutôt comment fermer ses plaies sans pour autant guérir complètement.
Comme un carnet de voyage, La Solitude du Quetzal nous fait vivre par bribes un voyage dont on ne retient pas tout, dont on lit quelques souvenirs sans tout savoir, certaines rencontres, certains détails sont précis, retranscrits tels quels, tandis que d’autres nous donnent davantage une impression brumeuse. Mais finalement, ce récit agit comme un réel voyage dont on ne retient jamais tout.
La Solitude du Quetzal est un récit intimiste qui utilise certains codes du récit de voyage sans se restreindre à ce genre. La plume de Jacky Essirard est vraiment addictive, par son énergie, son mordant, on s’accroche à ce voyage et on réfléchit alors grâce aux pistes lancées et amenées tout au long du récit.
Décidément, les éditions Yovana publient des récits courts, intenses, intimistes qui poussent à la réflexion ! Une maison à suivre.
Laisser un commentaire