Voilà un roman dont on entend peu parler, du moins, moi je ne l’ai pas vu beaucoup circuler. Pourtant, je dois avouer qu’il m’a bien plu. Je suis tombée dessus en lisant mon office romans ados et en tentant ma chance un peu au hasard. Il faut dire que j’essayais de lire des romans pas trop longs histoire d’en présenter un max lors de la réunion avec les ados.

Nous faisons la connaissance d’Erwan, jeune adolescent dit à problèmes. Il a rejoint l’internat après avoir été renvoyé de plusieurs collèges, il n’a donc pas vraiment eu le choix. Les autres pensionnaires sont d’ailleurs dans le même cas. Erwan c’est un bon garçon, il est touchant, c’est notre narrateur et on voit bien qu’il a bon fond. C’est un passionné de boxe (c’est d’ailleurs ce qui m’a attirée en premier dans l’histoire) et il arrive à nous transmettre sa passion. Après avoir tenté de s’échapper de l’internat avec un copain, Erwan se voit proposer un stage au centre équestre du coin. C’est une solution pour éviter qu’il s’ennuie et lui trouver une activité. Il accepte sans réellement savoir à quoi s’attendre.

Et là, rapidement, Erwan est confronté au racisme. Entre le doute de savoir s’il aura bien le stage car les profs n’ont pas mentionné qu’Erwan était noir, puis les paroles bourrues du fermier. Entre les clichés (la paresse etc.) et les phrases assassines, notre Erwan va travailler son sang froid et montrer qu’il a toute sa place dans cette campagne. Et même leur montrer que les préjugés sont sans fondement et qu’il serait temps d’évoluer. (On sent que tout ça m’agace prodigieusement, non ?).

Petit à petit, Erwan apprend donc à répliquer par les paroles, les gestes plutôt que par les poings. Au cours du roman, on voit l’adolescent évoluer, grandir et devenir un adulte, capable de repérer ce qui est bon pour lui et de couper court aux relations toxiques.

Uppercut est un roman court qui aborde de nombreux thèmes importants. Entre la recherche de soi, le racisme, l’exclusion et le rapport aux autres, voilà de quoi réfléchir. Erwan m’a beaucoup touchée et j’ai eu envie de le protéger, de m’énerver à ses côtés et j’aurais eu besoin d’un sac de boxe moi aussi. En fil rouge, nous suivons la passion de la boxe et la vie de Rubin Carter surnommé « Hurricane », un boxeur qui a lui-même été victime de racisme dans son pays et d’une belle erreur judiciaire.

L’écriture d’Ahmed Kalouaz est forte, incisive. Avec sa plume, on sent bien la rage contenue suite aux propos mais aussi aux situations. Mieux, il nous projette totalement dans cette campagne pleine de préjugés qui a également de bons côtés malgré tout.

En bref, Uppercut c’est …

Uppercut mérite vraiment son titre. En peu de pages, Ahmed Kalouaz nous entraîne sur les voies du racisme ordinaire, nous révolte, nous propose un personnage attachant. Ce fut vraiment une très belle découverte.

Loucy

Cyrielle, Bibliothécaire de 28 ans, blogueuse. J'aime lire (sans rire), les pingouins, les films, la musique (en jouer, en écouter), la noix de coco & la vanille. Mais surtout vous êtes sur mon bébé : Lou lit là, mon blog pour échanger autour de la lecture.

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Uppercut, Ahmed Kalouaz
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5 avis sur « Uppercut, Ahmed Kalouaz »

  • 18 janvier 2018 - 15:26 à 15 h 26 min
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    Je l’ai vu passé sur le blog du Chat du Cheshire il y a quelques temps et il m’avait déjà fait de l’œil, ravie de voir que tu m’aides pas à restreindre ma Wishlist =P

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    • 22 janvier 2018 - 18:29 à 18 h 29 min
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      Mais je ne veux pas t’aider à restreindre ta wishlist 😀 ! Au contraire mouahaha !

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  • 22 janvier 2018 - 17:52 à 17 h 52 min
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    Cette collection chez Rouergue est un trésor!

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    • 22 janvier 2018 - 18:33 à 18 h 33 min
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      Mais tellement oui ! 🙂

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  • Ping :Bilan Janvier 2018 - Lou Lit Là

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