Présentation de l’éditeur
Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l’amour et les projets d’exil.
Dans Rue des Voleurs, roman à vif et sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.
On se sent quelques fois mal à l’aise en découvrant le Printemps arabe vu par les yeux de ce jeune, découvrant la violence des attentats, la facilité à tomber dans l’extrémisme, l’envie d’un ailleurs, la volonté d’immigration, le rêve de Marseille découvert grâce aux polars. Enfin, nous nous penchons sur la vie quotidienne marocaine, sur les subtilités qu’en tant que touristes nous ne voyons pas, sur la difficulté de suivre les principes tout en étant tenté … On aborde également les évènements politiques extérieurs comme la crise européenne, l’évolution et l’ampleur du mouvement des Indignés en Espagne, l’accueil plus ou moins ouvert des Tunisiens en Italie et en France, jusqu’aux élections présidentielles françaises de 2012. Nous voici dans un roman qui traite de l’actualité immédiate, nous vivons notre époque et les évènements majeurs qui viennent d’avoir lieu.
Mathias Enard réussit cependant à ne pas tomber dans les clichés et à nous proposer une ribambelle de portraits réalistes et différents les uns des autres. On avance dans l’histoire, voyageant, découvrant divers pays, avançant dans le temps et dans les aventures de Lakhdar sans s’en rendre compte.
N’est-ce pas cela un bon roman ?
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