Rue des voleurs, Mathias Enard

Présentation de l’éditeur

C’est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d’épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d’espagnol, assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l’âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C’est avec elle qu’il va “fauter”, une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi.
Commence alors une dérive qui l’amènera à servir les textes – et les morts – de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l’amour et les projets d’exil.
Dans Rue des Voleurs, roman à vif et sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.
 
Avis

Dans ce roman, nous nous retrouvons en plein cœur de l’actualité, de l’histoire contemporaine. Nous sommes au Maroc, à Tanger au moment du Printemps arabe. Nous suivons la vie de Lakhdar, jeune marocain de 18 ans. Nous suivons ses pensées, ses pérégrinations, ses aventures … Tout d’abord chassé et déshérité par son père, puis recueilli au sein d’une association islamiste, on suit alors ses débuts en tant que libraire religieux.

On se sent quelques fois mal à l’aise en découvrant le Printemps arabe vu par les yeux de ce jeune, découvrant la violence des attentats, la facilité à tomber dans l’extrémisme, l’envie d’un ailleurs, la volonté d’immigration, le rêve de Marseille découvert grâce aux polars. Enfin, nous nous penchons sur la vie quotidienne marocaine, sur les subtilités qu’en tant que touristes nous ne voyons pas, sur la difficulté de suivre les principes tout en étant tenté … On aborde également les évènements politiques extérieurs comme la crise européenne, l’évolution et l’ampleur du mouvement des Indignés en Espagne, l’accueil plus ou moins ouvert des Tunisiens en Italie et en France, jusqu’aux élections présidentielles françaises de 2012. Nous voici dans un roman qui traite de l’actualité immédiate, nous vivons notre époque et les évènements majeurs qui viennent d’avoir lieu.

Mathias Enard réussit cependant à ne pas tomber dans les clichés et à nous proposer une ribambelle de portraits réalistes et différents les uns des autres. On avance dans l’histoire, voyageant, découvrant divers pays, avançant dans le temps et dans les aventures de Lakhdar sans s’en rendre compte.

N’est-ce pas cela un bon roman ? 

Loucy

Cyrielle, Bibliothécaire de 28 ans, blogueuse. J’aime lire (sans rire), les pingouins, les films, la musique (en jouer, en écouter), la noix de coco & la vanille. Mais surtout vous êtes sur mon bébé : Lou lit là, mon blog pour échanger autour de la lecture.

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Commentaires

2 réponses à “Rue des voleurs, Mathias Enard”

  1. Avatar de Stellade à la page

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  2. Avatar de Stellade à la page

    Un billet très réaliste.Je fini de lire le livre.
    J’ai été embarqué dans ce Post Printemps arabe avec Lakhdar auquel je me suis attachée!!
    Il vit une sorte de Quête et le style de l’auteur rend ce texte unique et admirable!

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