Présentation de l’éditeur
Le train de 06h41, départ Troyes, arrivée Paris. Bondé, comme tous les lundis matins. Cécile Duffaut, 47 ans, revient d’un week-end épuisant chez ses parents. Elle a hâte de retrouver son mari, sa fille et sa situation de chef-d’entreprise. La place à côté d’elle est libre. S’y installe, après une légère hésitation, Philippe Leduc. Cécile et lui ont été amants vingt-sept ans auparavant, pendant quelques mois. Cela s’est très mal passé. A leur insu, cette histoire avortée et désagréable a profondément modifié leurs chemins respectifs. Tandis que le train roule vers Paris et que le silence s’installe, les images remontent. Ils ont une heure et demie pour décider de ce qui les attend.
Avis
Premier livre en adulte de Jean-Philippe Blondel que je lis, 6h41 nous entraîne à travers un parcours en train où deux personnes se retrouvent côte à côte alors qu’ils ne se sont pas vus depuis plus de vingt ans.
Nous voici donc dans le TER Troyes-Paris de 6h41, et nous suivons Philippe Leduc, presque cinquante ans, divorcé, père de deux enfants, un boulot qui ne lui plaît pas, heure de gloire passée et Cécile Duffaut, même âge, mariée, une fille, un boulot qu’elle adore, beauté qui s’est révélée. Ils se sont connus il y a plus de vingt ans, sortant ensemble un moment, on devine une rupture affreuse, douloureuse, mais on ne connaît pas encore le fin mot de l’histoire. On sait juste qu’ils ne se sont jamais revus depuis.
Blondel nous fait vivre le choc des années qui se sont écoulées grâce aux analyses physiques de l’un et de l’autre, ils se reconnaissent mais observent de nombreuses évolutions négatives ou positives selon les personnes.
On alterne avec un chapitre consacré à Philippe, un chapitre pour Cécile, et on en découvre plus sur leur vie actuelle, sur leur passé commun et sur ce qu’ils en pensent, tout en vivant avec eux le voyage dans cette seconde classe SNCF. On ressent le malaise qu’ils éprouvent, leurs hésitations, leurs doutes. On peut se mettre à leur place assez facilement tant les sentiments sont bien évoqués. Le huis clos du train nous aide à sentir cette légère oppression et le malaise qui peut se développer en chacun. Vont-ils finir par se parler et surtout par reparler de cette fin il y a vingt-sept ans ? Ou vont-ils faire comme s’ils ne se reconnaissaient pas ?
« Personne ne nous a jamais prévenus que la vie, c’était long. Que les slogans faciles qui font battre le cœur, les « vivre vite », les « mourir tôt », tout ça, c’est des balivernes.
Personne ne nous a dit non plus que le plus dur, ce n’était pas les ruptures, mais la déliquescence. Le délitement des relations, des êtres, des goûts, des corps, de l’envie. Jusqu’à une sorte de marécage où il est impossible de savoir ce que l’on aime. Et ce que l’on déteste. Ce n’est pas un état aussi désagréable qu’on pourrait le penser. C’est juste une atonie. »
J’ai lu d’une traite ce roman, qui m’a intriguée, émue. Je me suis retrouvée dans ce train avec eux, assistant à leurs monologues intérieurs. On en ressort avec des questions sur la vie, sur notre passé et sur notre futur. Comment serons-nous dans presque trente ans ? Et si on retrouvait quelqu’un du passé qui nous a fait du mal comment réagirions nous ?
Un roman sur la vie quotidienne, plein de réflexions justes que l’on garde en nous pendant un moment.
Ah ! J’aime beaucoup Blondel, mais celui-là je ne l’ai pas lu. Je note ! 🙂
Ah ben tu vas voir pas mal de Blondel dans les temps à venir ! Je le reçois au boulot à la fin du mois 🙂