Littérature ado

La Symphonie des Abysses / Carina Rozenfeld

Présentation de l’éditeur

Un chant de liberté s’élève du fond des abysses, mais comment répondre à son appel quand un mur infranchissable vous en sépare ? L’Anneau, cet immense atoll avec en son centre le Cercle – une étendue d’eau de mer parfaitement circulaire – est cerné par le Mur, une haute barrière d’une trentaine de mètres, électrifiée, infranchissable. Sous son ombre, des hommes et des femmes vivent là, répartis dans des villes et villages si éloignés les uns des autres qu’ils ont oublié leurs existences respectives. Un point commun relie pourtant ces différentes communautés : le Règlement Intérieur et son code ultra restrictif. Trois personnages principaux : Abrielle, Sa et Ca. Trois destins différents qui vont finir par se croiser pour composer la mystérieuse Symphonie des Abysses. Abrielle est une réminiscente. Elle porte en elle des mélodies et des chants dans un village ou la musique est strictement prohibée, ou la pratiquer est devenu un crime. Jusqu’au jour ou elle entend un chant qui vient des profondeurs de la mer : la Symphonie des Abysses. C’est pour cette raison qu’elle devra tout quitter et laisser derrière elle les seuls repères de son existence… Quant à Sa et Ca, deux Neutres, ni hommes ni femmes, ils s’aiment dans une ville ou les sentiments sont interdits. Deux futurs hommes qui vont devoir fuir leur quotidien afin de devenir les adultes qu’ils veulent être. Tous les trois finiront par se retrouver afin de construire leur identité et changer le destin de l’Anneau, grâce à la Symphonie des Abysses…

Avis

J’ai découvert Carina Rozenfeld il y a quelques années maintenant grâce à Doregon que j’avais beaucoup aimé. Je m’étais noté  les autres titres sans jamais prendre le temps de les découvrir. Et puis la Symphonie des Abysses m’a appelée, interpellée. En seulement quelques phrases je suis entrée dans ce nouveau monde, où tout est codifié, organisé. On comprend bien l’idée de base, mais tout a été fait à l’excès. Ainsi les hommes ne peuvent plus toucher les femmes, les femmes doivent se vêtir, se couvrir bras et jambes, tout doit être fait pour la communauté. Dans un cadre qui peut nous apparaître idyllique au début : une grande île, mais entravée par un mur qui fait le tour. Mur infranchissable qui sépare les habitants de l’extérieur : mais qu’y-a-t-il à l’extérieur de toute façon ?

J’ai beaucoup aimé la première partie avec Abrielle, une jeune fille émouvante, forte, avec un caractère bien trempé. J’ai aimé la suivre et découvrir le monde dans lequel nous sommes grâce à ses yeux. Aby nous fait bien appréhender les difficultés de l’Atoll mais on comprend aussi les moments positifs en découvrant ses parents. Ils m’ont beaucoup touchée. J’ai été en colère après Braden, et s’il m’est arrivée d’éprouver quelque pitié pour lui, je n’ai pu lui pardonner ce revirement de sentiments dont il avait fait preuve. Tout au long de cette première partie, des chants m’envahissaient et j’entendais une musique, car la musique est très importante dans ce roman. Abrielle est une réminiscente, c’est-à-dire qu’elle entend les mélodies du monde. Mais dans son village, la musique est interdite.

 » Le vent cascade le long du Mur, presque en silence. Une brise caresse la surface de l’eau, la plissant à peine. Le cri des mouettes, tournant là-haut, se mêle aux rires des enfants. Ce sont les seules musiques autorisées. Les seules notes qui résonnent dans le village.

   Le reste n’est que réminiscences… »

Arrivée à la deuxième partie, j’ai eu une légère crainte de ne pas m’attacher autant à Sa et Ca que j’appréciais Aby. Et pourtant quelle erreur ! Sa et Ca sont émouvants, on les aime presqu’aussitôt. Iels sont neutres : iels n’ont pas encore le deuxième chromosome qui donne le genre à l’être humain. Si découvrir le pronom « Iel » peut être surprenant au début de la lecture, on a vite des difficultés à ne plus l’employer. Une vraie réflexion sur le genre, à un moment où le débat fait rage en France. Et en lisant cet amour, cet abandon du physique, du genre au profit de l’amour de l’âme de la personne, on se demande si tous ne devraient pas lire ce roman. Leur histoire est aussi touchante que celle d’Aby et j’ai beaucoup aimé découvrir leur village, leur évolution, leurs personnalités.

On avance dans ce premier tome, on découvre de nombreuses choses et pourtant il nous reste de nombreuses questions : pourquoi ce mur ? Qui l’a construit ? Quelqu’un a-t-il connaissance de tous les villages existants ? D’où viennent toutes ces interdictions ? Est-ce que le père d’Aby est toujours vivant et si oui que fait-il, où est-il ?

De nombreuses interrogations en suspens pour lesquelles il faudra attendre novembre 2014 ! Autant dire que j’ai hâte de replonger dans cet univers dès que possible et que je conseille à tous d’en faire de même. Tout sonne juste, les personnages attachants dont on a du mal à se détacher, je pense qu’ils me marqueront un long moment, le monde riche et complexe, le mystère … Tout est là pour vous conduire au coup de cœur.

Une question reste pour moi : à quelle musique pensait Carina Rozenfeld et quelle a été sa bande son (s’il y en a eu une) lorsqu’elle a écrit ce premier tome ?

Loucy

Cyrielle, Bibliothécaire de 28 ans, blogueuse. J'aime lire (sans rire), les pingouins, les films, la musique (en jouer, en écouter), la noix de coco & la vanille. Mais surtout vous êtes sur mon bébé : Lou lit là, mon blog pour échanger autour de la lecture.

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Cyrielle, Bibliothécaire de 28 ans, blogueuse. J'aime lire (sans rire), les pingouins, les films, la musique (en jouer, en écouter), la noix de coco & la vanille. Mais surtout vous êtes sur mon bébé : Lou lit là, mon blog pour échanger autour de la lecture.

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