Présentation de l’éditeur
En Grande-Bretagne, au début des années 1970, la guerre froide est loin d’être finie. Diplômée de Cambridge, belle et intelligente, Serena Frome est la recrue idéale pour le M15. La légendaire agence de renseignements anglaise est en effet bien décidée à régner sur les esprits en subvenant aux besoins d’écrivains dont l’idéologie s’accorde avec celle du gouvernement. L’opération en question s’intitule Sweet Tooth et Serena, lectrice compulsive, semble être la candidate tout indiquée pour infiltrer l’univers de Tom Haley, un jeune auteur prometteur. Tout d’abord, elle tombe amoureuse de ses nouvelles. Puis c’est de l’homme qu’elle s’éprend, faisant de lui l’autre personnage central de cette histoire.
Avis
Dans les années 1970 au Royaume-Uni, les temps sont durs : le gouvernement impose de nombreuses restrictions, l’IRA frappe et fait des ravages … C’est ainsi que Serena Frome, jeune diplômée de maths, intègre le MI5, célèbre agence de renseignements anglais. Cette passionnée de littérature a pour mission de recruter un écrivain aux idées anticommunistes, sous couvert d’une Fondation, partenaire des services secrets, voici l’Opération Sweet Tooth. Grâce au roman, on aborde la question des femmes dans les années 1970 au Royaume Uni et la difficulté d’intégration au travail, dans les études : une femme qui poursuit des études de mathématique semble incongru à l’époque. Opération Sweet Tooth est une comédie sociale avec un humour grinçant et des portraits finement brossés.
Les personnages – même si on s’y attache – provoque plus facilement la moquerie que la compassion. On tombe dans une réflexion sur le pouvoir de l’illusion et du mensonge tout en observant le processus de création d’une œuvre littéraire. J’ai aimé suivre le personnage de Serena, qui loin d’être une héroïne parfaite, devient attachante et finalement m’a touchée.
« J’adorais lire des romans. J’allais vite-je pouvais en termine deux ou trois par semaine- et faire cela pendant trois ans m’aurait parfaitement convenu. Cependant, je passais plus ou moins à l’époque, pour une erreur de la nature : une fille douée en maths. Cette discipline ne m’intéressait pas, j’y prenais peu de plaisir, mais j’aimais être la première sans trop me fatiguer. Je trouvais la bonne réponse avant même de savoir comment je m’y étais prise. »
Je n’avais jamais lu de McEwan et il semblerait que cela soit vraiment étonnant, j’ai finalement craqué sur celui-ci et si ce ne fut pas un coup de cœur, ce fut une bonne découverte. Le style est fluide et nous entraîne assez facilement dans l’histoire, on découvre avec plaisir le destin de ces personnages tout en découvrant l’évolution de l’histoire des femmes en Angleterre, en côtoyant la guerre froide etc. Ajouter à ça une histoire avec un écrivain … Que demander de plus ?