Présentation de l’éditeur
Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.
Avis
Avant tout merci à Libfly et aux éditions Stock pour ce roman.
Je n’ai donc toujours pas lu Orgueil et préjugés, bien qu’à force j’en connaisse l’histoire sur le bout des doigts (ou presque). Pour plonger dans cette nouvelle « Austenerie », pour une fois nous ne tombons pas sur des fans de l’auteure anglaise, mais nous entrons complètement dans le roman, dans une autre face d’Orgueil et Préjugés. Nous voici du côté des domestiques, et c’est très intéressant de voir cette autre image.
J’étais très intriguée par la couverture et par la chronique d’Une tasse de culture, et je ne peux qu’approuver ce que Céline a noté, notamment la comparaison avec Downton Abbey. Notre héroïne principale, Sarah, est une jeune fille intelligente, courageuse, plutôt volontaire. C’est un plaisir de la suivre et d’évoluer avec elle dans les cuisines, dans les coulisses. James m’a aussi intéressée, son point de vue apporte un petit quelque chose. J’ai aimé qu’on change de temps en temps de narration, juste pour un instant, pour nous faire voir un évènement avec le regard d’un personnage en particulier.
De plus, cette austenerie est particulière, car elle nous permet de découvrir les célèbres personnages sous un autre jour. La fameuse Lizzie Bennet est tout à coup moins parfaite, on voit ses défauts, on voit d’ailleurs les défauts de tous de façon plus accentuée. Pour certains, ils ont désormais un côté plus attachant, plus émouvant, tandis que pour d’autres, cela joue en leur défaveur.
Jo Baker a réussi à s’intégrer dans le monde de Jane Austen et à faire évoluer les personnages autour de mythes littéraires sans que cela semble trop artificiel. Elle nous rend compte de l’univers de la domesticité avec beaucoup de détails, nous fait vivre dans le monde des petites gens que l’on connaît souvent moins. Mrs Hill est vraiment émouvante d’ailleurs, c’est l’Intendante qui dirige tout le personnel au sein de Longbourn, au fur et à mesure du livre, on en apprend davantage sur elle, sur sa vision de la domesticité, sur sa vie. On voit également les espoirs, les aspirations, les déceptions et la difficulté de vivre selon ses propres choix pour les serviteurs.
Un très joli roman à découvrir.
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