la poupée de kafka

Quand j’ai repéré le nouveau Fabrice Colin, j’étais plus qu’enthousiaste en voyant son titre. Au boulot, les filles ont rigolé en disant que celui-ci était pour moi en admiratrice de Kafka que je suis. Et dès la réception, je me suis évidemment jetée dessus.

Julie Spieler est la fille d’Abel, un prof de littérature allemande à la Sorbonne, passionné par Kafka (et que je le comprends !). Alors que Julie était petite, plutôt que de lui raconter les contes de fées, il lui parlait déjà des histoires de Kafka. On peut donc dire qu’elle les maîtrise parfaitement. Il lui racontait aussi l’histoire d’un texte oublié, inconnu de l’écrivain allemand. Il aurait rencontré une petite fille qui avait perdu sa poupée et lui aurait écrit des lettres dans laquelle la poupée vivait des aventures. Personne n’a cependant jamais mis la main sur ces lettres, devenant alors mythiques pour tout passionné. En grandissant, les relations entre Julie et son père deviennent plus éloignées, plus tendues. Entre un père courreur de jupons, pas toujours fiable, menteur et une jeune fille têtue, impulsive, entière, les échanges ne sont pas toujours faciles. Pourtant, on sent l’amour entre eux, on sent qu’il s’agit souvent de rencontres manqués, de rendez-vous loupés, on voit bien l’amour qu’il y a entre le père et la fille.

Alors que Julie vit désormais à Berlin, elle va se mettre en quête de la fameuse petite fille à la poupée pour retrouver les lettres perdues et ainsi faire connaître les textes inédits de Kafka à son père. Maligne, elle remonte rapidement la trace d’une vieille femme revêche. Cette-dernière est bien décidée à ne rien lui confier, encore moins lui parler de Kafka. Mais Julie est prête à écouter la vie d’Else. Une vie à travers une grande partie du XXe siècle, entre guerre et déportation, camps de concentration, Histoire finalement. Les pages consacrées à la vie d’Else se transforment presque en roman historique, et nous bouleversent finalement. On sent la jeune Else revivre à travers ces quelques écrits.

La plume de Fabrice Colin est enchanteresse, elle nous attire là où on ne pensait pas aller, elle nous fait parcourir pages après pages, en se promettant toujours de s’arrêter au chapitre suivant. Et finalement, rapidement, le livre est terminé, nous laissant comme hébétés. Ce roman vous parlera de littérature, d’Histoire, de liens familiaux, de rencontres, d’amitié, de patience, de montagne, de quêtes … Bref, ce roman est riche, fabuleux, intense. Vous serez tantôt attachés à Julie, tantôt à Abel, tantôt à Else. Vous vous reconnaîtrez dans chacun des personnages tour à tour. Vous voudrez en savoir plus sur ces fameux écrits de Kafka. Vous vibrerez aux évocations de ces écrivains allemands. Bref, que faites-vous encore là ? Ce roman est fabuleux !

Loucy

Cyrielle, Bibliothécaire de 28 ans, blogueuse. J'aime lire (sans rire), les pingouins, les films, la musique (en jouer, en écouter), la noix de coco & la vanille. Mais surtout vous êtes sur mon bébé : Lou lit là, mon blog pour échanger autour de la lecture.

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La poupée de Kafka, Fabrice Colin

5 avis sur « La poupée de Kafka, Fabrice Colin »

  • 26 février 2016 - 16:45 à 16 h 45 min
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    Je connais pas du tout cet auteur, mais ton article m’intrigue… En plus la couverture est très jolie, ce qui ne gâche rien. Et un de plus dans la PAL! 🙂

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  • 26 février 2016 - 17:26 à 17 h 26 min
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    Cela fait un moment que je n’ai pas lu de romans de Fabrice Colin… Celui-ci ne m’attirait pas spécialement mais ton avis invite à se laisser tenter !

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    • 27 février 2016 - 17:04 à 17 h 04 min
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      Je suis contente de te tenter ! 🙂 J’ai vraiment passé un très bon moment en compagnie de ce roman et je ne peux que t’inviter à le lire 🙂

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  • 26 février 2016 - 22:40 à 22 h 40 min
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    Et bien dis donc, ça donne envie 🙂 On m’a prêté des livres jeunesses de cet auteur mais je ne les ai toujours pas lus!

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    • 27 février 2016 - 17:09 à 17 h 09 min
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      On t’a prêté lesquels de lui ? 🙂 J’aime beaucoup son style !

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