Je reçois régulièrement des questions sur mon métier de bibliothécaire : comment je le suis devenue, pourquoi, comment ça se passe, ce qu’est une journée type … Bref plein de questionnements et comme j’adore mon métier, j’ai décidé de vous faire une série d’articles pour répondre aux interrogations les plus courantes. N’hésitez d’ailleurs pas à ajouter des questions sous l’article pour que j’y réponde la fois suivante. Aujourd’hui, on va commencer avec du très généraliste : les clichés et le pourquoi.
Bibliothécaire, un métier plein de clichés (comme tant d’autres)
Avant tout, il faut déconstruire le cliché de « la » bibliothécaire. Déjà : il y a des hommes bibliothécaire oui oui je vous jure ! Pas nombreux certes, mais bien présents. Donc on repasse pour l’image de la vieille fille chignon vissée sur la tête qui fait « chhhh » pour faire régner le silence. Et non, le temps où les bibliothèques étaient complètement silencieuse est révolu (du moins pour les bibliothèques municipales). On ne passe donc pas notre temps à faire « chut » aux lecteurs, loin de là.
Concernant les lunettes, malheureusement je plaide coupable 50% du temps. Mais combien de personnes dans la population portent des lunettes ? Soyons réalistes ! Pour le chignon, je dois avouer ne connaître que peu de bibliothécaires en portant un quotidiennement, en fait aucun d’ailleurs. Zut que de clichés ! Vous l’aurez compris, les bibliothécaires ne sont pas comme on les décrit régulièrement dans la littérature (snif le nombre de livres où on parle de la bibliothécaire acariâtre), les films, Internet … Bref dans l’imaginaire collectif.
Maintenant que nous sommes d’accord là-dessus, venons-en à comment j’ai eu l’idée de devenir bibliothécaire.
Pourquoi ce métier ?
Alors avant de vous raconter ma vie, je rappelle que chacun a son parcours et que le mien me correspond mais n’ira peut-être pas à tout le monde. Que si j’ai suivi ces formations, beaucoup de bibliothécaires n’ont pas suivi le même parcours et c’est bien une des forces de notre métier. On a tous des formations différentes, des histoires et des goûts divers qui nous permettent de renseigner, d’acquérir et d’animer divers thèmes.
Après le bac, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire plus tard. Vraiment. J’ai fini en droit franco-allemand suite à un examen réussi, mais sans grande motivation. Si le droit allemand me plaisait globalement, le droit français m’ennuyait franchement. Première réorientation vers les sciences du langage : et là c’est passionnant. J’apprends le hongrois, je réfléchis sur la prononciation, sur la création des sons … Bref j’ai beaucoup aimé ma première année. Durant l’été, je suis embauchée pour un petit boulot dans une bibliothèque municipale. Et là c’est le coup de foudre. Ca se passe bien au point qu’on me propose des vacations à l’année pour les mercredis et samedis.
Ma 2e année de sciences du langage me plaît beaucoup moins et je décide de me réorienter à nouveau (et c’est là que ça vous intéresse davantage) vers un DUT Information-communication spécialité Métiers du livre (qu’on surnomme IUT Métiers du livre pour simplifier). Dossier envoyé, examens écrits et entretien passé … Quelques mois plus tard, me voici à l’IUT de Saint-Cloud.
Les études
Deux ans d’apprentissage sur des matières au nom barbare : catalogage, bibliothéconomie, indexation, épistémologie, … Certaines matières seront plus utiles que d’autres mais surtout l’IUT c’est un endroit où on peut se faire des contacts. Et oui pendant deux ans, on évolue avec nos futurs collègues et ça c’est une chance. Dans un métier où on partage autant, il est toujours intéressant de se faire des connaissances rapidement. Mais le plus intéressant dans l’IUT ce sont les stages ! En première année : 4 semaines de stage, deuxième année : 8 semaines. J’ai profité de ces moments pour découvrir divers endroits : première année en bibliothèque municipale.
J’ai continué mes vacations en bibliothèque municipale tout au long de mes études d’ailleurs et c’est ce qui m’a permis de gagner en expérience et de valider que c’était vraiment ce que je voulais faire « quand je serai grande ». A côté et comme il fallait payer l’appart, j’ai commencé d’autres vacations dans une autre bibliothécaire le soir : celle d’HEC. Deux soirs par semaine, j’accueillais les étudiants, les renseignais et les conseillais in english please. Et je faisais pas mal de rangements. En deuxième année, j’ai ainsi choisi de faire un stage dans un autre type de bibliothèque : la Bibliothèque publique d’Information (Bpi de son petit nom). Vous savez, celle de Beaubourg !
L’après DUT
Après tout ça ? Et bien vous pouvez déjà vous arrêter là et postuler pour des postes d’Assistants en bibliothèque (et surtout vous pouvez commencer à préparer les concours, ô joie ! Le DUT vous permet de passer le concours d’Assistant principal de conservation des bibliothèques et du patrimoine, oui oui rien que ça ! Bon vous pouvez passer aussi Assistant de conservation et Adjoint du patrimoine).
Pour ma part, j’ai décidé de continuer un peu avec une licence pro Ressources documentaires et bases de données spécialité Bibliothèques (surnommée Licence pro bibliothèque). Toujours à Saint-Cloud. Honnêtement, ça m’a surtout permis d’avoir un bac+3 et de faire un long stage. 12 semaines de stage. Et ce coup-ci j’ai choisi de tenter les bibliothèques universitaires. Même si je savais que je ne voulais pas y travailler, ça aurait été bête de ne pas tenter quand même. J’ai fait mon stage avec de bonnes et de mauvaises choses. Si l’ensemble n’a pas été négatif, cela m’a permis de confirmer malgré tout que je voulais rester en bibliothèque municipale.
En résumé
Le côté très positif des bibliothèques c’est qu’il est possible d’entrer dans le métier avec plein d’études différentes. Et oui, chaque apprentissage pourra être réutilisé pour acquérir dans ces domaines par la suite. Le parcours « classique » est celui que je vous ai décrit au-dessus. Après, de toute façon, il vous faudra passer les concours pour évoluer. Plusieurs types existent : Adjoint du patrimoine (catégorie C), Assistant de conservation (B) ou Assistant de conservation principal (B+) et enfin Bibliothécaire (A) ou Conservateur (A+). Pour les concours il faut savoir qu’ils n’ont lieu que tous les 2-3 ans environ et qu’ils ont peu de places à offrir. Joie ! Vous pouvez toutefois être embauchés sans le concours en tant qu’adjoints du patrimoine ou en tant que contractuels.
Voilà voilà pour les premières informations sur le métier de bibliothécaire ! Bientôt la suite sur la journée d’une bibliothécaire et plein d’autres choses. N’hésitez pas si vous avez des questions ou des points que vous souhaitez que j’aborde par la suite.
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