Lorsqu’on m’a parlé d’Une mère, j’ai été intriguée. Alors soyons clairs dès maintenant, je sais que tout le monde adore la couv’, mais je dois avouer que perso, elle me repousse plutôt. Enfin non, j’exagère, mais je ne suis pas fan. Bref, je ne connais que très peu la littérature espagnole et j’avais bien envie de me plonger dans un roman espagnol contemporain.
Dans ce roman, nous sommes à un repas de famille entre six personnes. D’abord notre narrateur : Fernando (dit Fer), trentenaire proche de sa mère, plutôt attachant et à l’écoute de ses sœurs (Silvia & Emma) et de sa mère (Amalia). Passons à la mère : Amalia, 65 ans, femme-enfant, complètement loufoque. Elle est attachante, émouvante et en même temps agaçante. Honnêtement, plusieurs fois j’ai eu envie de la secouer pour qu’elle réalise qu’il fallait qu’elle prenne sa place d’adulte. Et en même temps, elle m’a fait mourir de rire dans une scène d’anthologie sur le secret de l’oncle (on y reviendra peut-être). Amalia vit avec Fer et Shirley, son chien, depuis sa séparation avec l’escroc et accessoirement père de ses enfants. Passons aux sœurs : Silva et Emma. Elles sont très différentes l’une de l’autre. Tandis que Silvia est une accro à l’ordre et à l’organisation, Emma est effacée, absente. Quant à sa compagne, Olga, elle est insupportable ! On ressent l’agacement de Fer et de Silvia dès qu’elle parle et on les comprend. Manque encore une personne pour ce repas de réveillon en famille : Eduardo, l’oncle (le frère d’Amalia).
Le repas commence et nous plonge dans un diner animé en compagnie de notre nouvelle famille. On entre directement dans leur intimité et dans leur vie en apprenant à les connaître. Rapidement l’alcool fait se délier les langues et les conversations prennent un tour plus intéressant, plus intime. On découvre alors les secrets de chacun que Fer nous livre petit à petit. On découvre l’autre facette de Silvia, l’autre Emma. L’humour est très présent et permet d’avancer dans les secrets sans être plombé par les mauvaises nouvelles. Tout semble effervescent, animé, on a l’impression d’être à table avec eux et de les entendre converser, s’engueuler, s’écharper, s’interpeler, s’aimer.
Après un moment un peu plus long et plus lent où j’ai commencé à me dire que j’allais être déçue. Mais heureusement c’est à cet instant qu’arrive Eduardo (enfin !) et il relance complètement le repas. Crises de larmes assurées lorsqu’Amalia écoute les grandes idées de son amie Ingrid et créé alors un quiproquo complètement absurde. C’est vraiment cette partie qui m’a le plus touchée finalement car Eduardo est un personnage émouvant. Quand il se livre, on a envie de le serrer dans nos bras. Il permet aussi de voir une autre face de Silvia et de la famille. Bref, son apparition relance complètement le roman et c’est tant mieux !
Les personnages d’Alejandro Palomas sont vraiment réussis. On plonge au sein de cette famille et on pourrait tout à fait imaginer les rencontrer demain. Amalia est une mère vraiment loufoque, attachante mais surtout bienveillante sur ses enfants et ses proches. Elle tente de les protéger à sa façon, de son mieux. Finalement, comme dans beaucoup de famille, ce qui leur fait défaut c’est la communication et ce repas de famille aura la bonne idée de les forcer à le faire.
En bref, Une mère c’est …
Une mère est donc un roman vraiment pétillant. Plein d’émotions, il vous entraîne au sein d’un repas familial espagnol qui ne vous laissera pas indifférent. Malgré une deuxième partie un peu en deçà, on s’attache à ces personnages et surtout à leur histoire. Plein d’humour et d’émotions, Une mère nous force à nous interroger sur notre rapport à la famille. Un concentré d’Espagne qui vous dépaysera et vous touchera grâce à des métaphores qui vous suivront longtemps.
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