Vous ne le savez peut-être pas encore mais j’adore Gilles Abier. J’ai découvert son écriture avec l’incroyable La piscine était vide, que je ne peux que vous encourager à lire au plus vite si vous ne l’avez pas déjà fait. J’ai continué avec Je sais que tu sais, Accrocs ou encore Comment je me suis débarrassé de ma mère que j’ai ajouté dans le Prix ados au boulot. Bref vous l’aurez compris, je suis dingue de son écriture. Aussi, lorsque j’ai vu qu’il sortait un nouveau roman chez Actes Sud, je me suis précipitée. J’avais une légère crainte en voyant le thème mais j’ai foncé. Et je n’ai pas regretté.
Nous voici dans un monde où chaque nouveau-né est testé pour savoir quel sera le type de sa personnalité. Neuf possibles dont le chiffre sera tatoué sur l’enfant pour que chacun sache à quel groupe l’individu appartient d’un seul coup d’œil. Ces chiffres déterminent la vie à laquelle ils pourront prétendre : école, métiers, et même entourage. Tout se joue avec ce nombre que l’on ne contrôle pas. A l’origine de cela, l’envie de permettre à chacun de se développer pleinement selon sa personnalité et de vivre tous en harmonie. Pour autant, petit à petit les choses ont évolué et désormais les règles sont bien plus strictes. Maintenant, les couples doivent être de même type. Et s’il existe des personnes « Entre deux » dont on ne peut définir le type, ils sont très mal vus et élevés à l’écart. Du moins jusqu’à ce qu’enfin leur type principal se dévoile.
Nous faisons la connaissance de Val, jeune fille de bonne famille, alors qu’elle accouche dans la forêt, sans aide médicale. On ne testera pas le bébé, il ne sera pas marqué. Mais comment tout cela a-t-il commencé ? Comment Val a découvert une communauté de personnes vivant à l’écart du monde, sans se référer aux types de personnalité. A ses côtés, Roscoff, un jeune adolescent de 13 ans, bien plus mature que son âge. Il est très attentif à Val et prévenant. Pour autant, il est prêt à tout pour protéger sa communauté. Je ne vous parle plus précisément que de ces deux personnages que nous découvrons dès le début du récit, mais vous ferez la connaissance de bien d’autres héros.
En effet les personnages sont nombreux et variés, et s’il est difficile de s’y attacher rapidement et fortement, on trouve un intérêt en chacun. Au fur et à mesure de la lecture, on découvre les liens entre eux et on apprécie les découvertes. Mais surtout cette multitude de personnages nous permet de voir la société sous divers angles. Chacun nous apporte une façon de voir la Synthèse.
Les chapitres sont brefs, mordants et on plonge dans le roman. On se dit « encore un chapitre, oh il est court, encore un » et pouf on se retrouve à la fin du livre. Les chapitres permettent d’alterner les points de vue et d’en découvrir plus. Parfois nous apprenons certains secrets avant d’autres personnages et on est impatient de voir leurs réactions lorsqu’ils le découvriront à leur tour. L’histoire est composée de deux parties différentes qui apportent des émotions variées.
En bref, Stéréotypes c’est …
Gilles Abier signe ici un roman différent des précédents que j’avais lus de lui. Pour autant, on retrouve son style addictif. Il nous lance des pistes sur lesquelles on se retrouve à réfléchir à propos de notre société. Ou encore à propos de notre personnalité. Stéréotypes est une très belle lecture, un « one shot » convaincant !
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