Présentation de l’éditeur
1986. Lorsque Eleanor, nouvelle au lycée, trop rousse, trop ronde, s’installe à côté de lui dans le bus scolaire, Park, garçon solitaire et secret, l’ignore poliment. Pourtant, peu à peu, les deux lycéens se rapprochent, liés par leur amour des comics et des Smiths … Et qu’importe si tout le monde au lycée harcèle Eleanor et si sa vie chez elle est un véritable enfer, Park est prêt à tout pour la sortir de là.
Avis
Attention : parution chez PKJ le 5 juin 2014 !
Je suis tombée sur Eleanor & Park sans en avoir entendu parler, j’ai juste flashé sur la couverture. Sobre, simple, attirante. J’avais lu Attachement de Rainbow Rowell que j’avais apprécié et j’étais curieuse de la découvrir en young adult. Du coup, j’ai commencé ce roman sans avoir vraiment d’attente et les premières pages m’ont enivrées, j’étais en 1986 avec Park & Eleanor, dans leur bus à les suivre, invisible, mais bien présente.
L’alternance de point de vue très régulière, entre Eleanor & Park, permet de s’identifier à chacun d’eux, de ressentir doublement les émotions, d’avancer dans l’histoire tout en découvrant la vie de chacun, leurs impressions, leur cheminement … On découvre notre part d’Eleanor et notre part de Park. Je me suis reconnue dans chacun d’entre eux, plus les pages défilaient et plus je ralentissais ma lecture pour faire durer le plaisir, ne pas les quitter.
« Eleanor a passé toute la première heure, et la deuxième, et la troisième, à se caresser la paume de la main.
Rien.
Comment était-ce possible d’avoir autant de terminaisons nerveuses en un seul et même endroit ?
Etaient-elles toujours présentes ou est-ce qu’elles entraient en action seulement quand elles le décidaient ? Parce que si elles étaient là tout le temps, comment faisait-elle pour ne pas tourner de l’œil à chaque fois qu’elle tournait un bouton de porte ?
C’était peut-être pour ça qu’on disait que c’était plus agréable de conduire une boîte manuelle qu’une automatique. »
En lisant ce roman, on éprouve de la nostalgie. La nostalgie du premier amour, des premiers émois, on se souvient des émotions d’un premier baiser, du premier flirt. Et c’est peut-être en ça qu’il est aussi intense. Bien sûr beaucoup de thèmes sont abordés dans le livre, la différence : Eleanor est rousse (déjà !), grosse (2e point négatif), elle s’habille de façon trop originale (bravo !), bref elle ne colle pas dans une petite ville des Etats-Unis. A côté de ça, Park est métis, une mère coréenne, la seule famille coréenne d’Omaha. On aborde petit à petit cette difficulté d’être différent dans une petite ville, le regard des autres, doit-on réellement se soucier de ce que les autres pensent ? Mais aussi à quel point c’est difficile de passer outre, surtout au lycée.
« Park essayait de se rappeler la première fois qu’il l’avait vue. Parce qu’il se rappelait que, ce jour-là, il l’avait comme tous les autres l’avaient vue. Il se rappelait s’être dit qu’elle faisait exprès … C’était déjà pas super d’avoir les cheveux roux et bouclés. C’était déjà bien assez d’avoir une tête en forme de boîte de chocolats.
Non, ce n’était pas tout à fait ce qu’il s’était dit. Il s’était dit …
Que c’était déjà pas gagné d’avoir un million de taches de rousseur et des joues de bébé.
Bon sang, qu’est-ce que ses joues étaient mignonnes. Avec des fossettes en plus des taches de rousseur, ça devrait être interdit, et rondes comme des petites pommes. C’était même étonnant que les gens n’essaient pas de lui pincer les joues quand ils la croisaient. Quand elle la rencontrerait, sa grand-mère ne pourrait pas s’en empêcher, il en était sûr.
Mais Park n’avait pas fait cette remarque non plus, la première fois qu’il avait vu Eleanor dans le bus. Il s’était dit que c’était déjà pas super d’avoir cette tête-là …
Est-ce qu’il fallait en plus qu’elle s’habille comme ça ! Et qu’elle se comporte comme ça ? Qu’elle ait besoin de se démarquer autant ?
Il se rappelait qu’il s’était senti mal à l’aise pour elle.
Et maintenant …
Maintenant, il sentait la colère le prendre à la gorge dès qu’il avait le sentiment que quelqu’un se moquait d’elle.
Quand il pensait à celui ou celle qui avait écrit ce truc atroce sur son livre … il avait l’impression d’être Bill Bixby juste avant de se transformer en Hulk. »
On parle souvent des romans doudou, ce livre là en est un. Il vous rend toute guimauve à sa lecture, les larmes montent aux yeux plusieurs fois, mais surtout vous vous attacher à ces deux ados. Park ferait tout pour Eleanor, mais vous, vous feriez tout pour eux ! Un énorme coup de cœur pour ce magnifique roman. Rainbow Rowell signe ici un roman sensible, attachant, qu’on voudrait ne jamais quitter.
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