Présentation de l’éditeur

28 juillet 1914. Le jour où la guerre éclate, le père d’Alfie promet qu’il ne s’engagera pas. Et rompt sa promesse le lendemain. Quatre ans plus tard, Alfie ignore où il se trouver. Est-il en mission secrète comme le prétend sa mère ? Alfie veut retrouver son père.

Avis

Tout d’abord, merci aux éditions Gallimard jeunesse pour leur nouvel envoi.

Quand j’ai reçu Mon père est parti à la guerre, je dois avouer que ma première réaction a été « oh encore la première guerre mondiale ! ». Pourtant j’aime beaucoup cette époque, mais à force de préparer un mois évènement dessus, j’avoue que je sature un peu. Ma réaction s’est un peu apaisée en découvrant l’auteur. J’avais beaucoup aimé le Garçon au pyjama rayé et j’étais donc curieuse de découvrir un autre livre de lui, d’autant que je n’avais pas trop accroché avec Noé Nectar et son voyage étrange.

En lisant la lettre et la 4e de couv’, j’étais encore un peu sceptique par l’idée de voir un enfant de 5 ans au début puis 9 ans me raconter une histoire aussi dure … Et pourtant … ! Je l’ai dévoré.

Le personnage d’Alfie est vraiment touchant, c’est un petit garçon très courageux. Il explique très simplement la déclaration de la guerre, le jour de son 5e anniversaire et l’engagement de son père. Georgie, le père donc, s’engage dans l’armée dès le premier jour de l’appel aux volontaires, pensant que ça lui sera favorable par la suite, malgré le serment fait à sa femme et à sa mère de ne pas y aller. On voit tout ça avec les yeux du petit garçon qui ne comprend pas forcément la gravité de ce qu’il se passe et reste un peu perplexe. Tout le monde est cependant persuadé que la guerre sera courte, et que tout sera terminé à Noël. Une scène très forte a déjà lieu, avec Kalena la jeune voisine d’Alfie, qui souhaite devenir premier ministre et son père, qui est originaire de Prague. Et les étrangers ne sont pas les bienvenues … On assiste alors à leur « enlèvement » programmé.

On retrouve alors Alfie, qui a désormais 9 ans. Petit homme débrouillard, il comprend très bien la situation et tente d’aider sa mère qui est pour le moins désemparée. L’argent est difficile à trouver et Margie enchaîne un travail d’infirmière avec des gardes de nuit et des lessives. Mais l’argent reste un problème. Pour tenter d’aider discrètement sa mère, Alfie devient cireur de chaussures à King’s Cross mais seulement les mardis, mercredis et vendredis, car le lundi c’est histoire et le jeudi c’est lecture, ses deux matières préférées. Il dépose ensuite discrètement une partie de l’argent dans le portemonnaie de sa mère, sans lui révéler ce qu’il fait.

J’ai trouvé ce personnage très touchant, attendrissant, il m’a à plusieurs reprises émue. On voit qu’il fait tout ce qu’il peut pour aider sa famille, pour tenter de découvrir ce qui est arrivé à son père. Alors que sa mère lui répond sans arrêt que son père est « en mission secrète pour le gouvernement » et que c’est pour cela qu’il ne reçoit plus de lettres, Alfie n’est pas dupe mais voit bien que la situation est difficile pour sa mère. On voit également à plusieurs reprises que si l’enfant est très débrouillard, il n’en reste pas moins un petit garçon qui peut être dépassé par les évènements (je pense notamment aux scènes avec le train), ce qui redonne de la réalité et de la cohérence au récit.

Le fait que tout soit vu par les yeux d’un enfant permet également d’aborder la première guerre mondiale sous un autre angle, de réexpliquer certains aspects de l’époque, notamment les Objecteurs de conscience. Une partie leur est consacrée et on découvre ce qui leur était réservé, et même si on en a déjà entendu parler, lire le récit est vraiment émouvant. Certaines phrases choc restent en tête et on ne peut qu’acquiescer.

J’ai également beaucoup apprécié les parties sur les maladies de l’esprit des soldats des tranchées. En effet, si désormais on a pris totalement conscience de l’horreur des tranchés et de la dureté de la guerre en général, les soldats qui revenaient en ayant plus ou moins perdu l’esprit était pris pour des faibles à l’époque, pour des lâches ne voulant pas retourner au combat. Et j’ai trouvé que John Boynes abordait la chose de façon très sensible, très juste.

J’ai donc été finalement captivée par ce roman, qui loin de me lasser de la première Guerre mondiale, m’a donné envie de relire quelques documentaires sur d’autres thématiques lors de cette époque. J’ai été à plusieurs reprises émue, j’ai failli essuyer quelques larmes dans le bus pour tout vous dire !

Bref, John Boynes a regagné mon enthousiasme et je ne saurais trop vous recommander cette lecture !

Loucy

Cyrielle, Bibliothécaire de 28 ans, blogueuse. J'aime lire (sans rire), les pingouins, les films, la musique (en jouer, en écouter), la noix de coco & la vanille. Mais surtout vous êtes sur mon bébé : Lou lit là, mon blog pour échanger autour de la lecture.

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Mon père est parti à la guerre / John Boynes

5 avis sur « Mon père est parti à la guerre / John Boynes »

    • 12 avril 2014 - 21:15 à 21 h 15 min
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      Tu me diras du coup, j’espère qu’il te plaira ! 🙂

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  • 12 avril 2014 - 21:02 à 21 h 02 min
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    Je suis ravie que le livre t’ait plu. Ca a été un très grand coup de coeur pour moi. ^^ Comme toi, j’ai trouvé beaucoup d’intérêt à ce que la guerre soit du point de vue d’Alfie.. Et les scènes de l’hôpital m’ont beaucoup marquée. Boyne a vraiment excellé dans son livre. Ca me plairait beaucoup de lire autre chose de lui. 🙂

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    • 12 avril 2014 - 21:17 à 21 h 17 min
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      Si tu n’avais pas lu le garçon au pyjama rayé, je te le conseille vraiment 🙂 Je pense qu’il te plaira du coup !
      Effectivement les scènes de l’hôpital sont justes, bien décrites, on verrait presque réellement les soldats !

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