Présentation de l’éditeur
Jeune provincial, le narrateur débarque à la capitale pour faire ses années de classe préparatoire. Il va découvrir une solitude nouvelle et un univers où la compétition est impitoyable. Un jour, un élève moins résistant que lui craque en plein cours, sort en insultant le prof et enjambe la balustrade.
On retrouve dans Un hiver à Paris tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel : la complexité des relations ; un effondrement, suivi d’une remontée mais à quel prix ; l’attirance pour la mort et pour la vie ; la confusion des sentiments ; le succès gagné sur un malentendu ; le plaisir derrière la douleur ; l’amertume derrière la joie.
Avis
Après avoir lu (presque) tous les Blondel l’année dernière, j’étais impatiente de découvrir sa nouveauté de la rentrée d’hiver : Un hiver à Paris. Tout un programme ! D’autant que l’histoire se déroule au sein d’une prépa parisienne, et pendant ma lecture, je n’ai pu que me réjouir d’avoir finalement refusé d’y aller après avoir acceptée (au grand regret de mes parents !).
Tout commence par une lettre. En effet, nous découvrons un prof qui rentre de vacances, il est également auteur et a reçu une lettre de fan, ce qui le plonge dans le passé. Nous suivons alors un jeune étudiant provincial qui arrive à Paris pour la première fois pour entrer en classe prépa dans un grand lycée parisien. Assez vite, il se sent à part, différent des parisiens intégrés dans la classe. En effet, il vient d’une famille modeste et n’a pas eu accès à de nombreuses expositions, il n’a pas « tout vu », il travaille d’arrache-pied pour maintenir le niveau quand tous le voient échouer. On découvre assez vite l’univers féroce des prépas de bons lycées, la compétitivité, la hargne d’y arriver, mais aussi la solitude, la transition vers les études supérieures, le passage dans une ville inconnue … Et rapidement nous faisons la connaissance de Mathieu, un élève d’une classe inférieure. Mathieu le sensible. Mathieu qui lutte pour y arriver. Mathieu le provincial. Mathieu, celui avec qui on fume des cigarettes. Mathieu qui craque. Mathieu qui se jette. Et alors commence une autre vision, une autre histoire ou la suite ?
Critique de la classe prépa, bien connue pour sa difficulté, pour sa compétition mais ici Jean-Philippe Blondel met en exergue les relations prof/élèves. Comment certains profs peuvent pousser les élèves à bout en maintenant la pression au plus haut pour garder l’établissement parmi les meilleurs. Entachant les professeurs, l’administration, les élèves, certaines familles, Blondel nous glace le sang, et nous fait frémir en nous contant l’histoire bien connue de la recherche du toujours meilleur. On en ressort non pas surpris (et c’est bien le souci !) mais triste de cette pression installée et acceptée par tous. Un hiver à Paris nous entraîne également sur un thème récurrent de Jean-Philippe Blondel avec la recherche de soi. Notre héros se cherche, se découvre, liant des amitiés tandis que d’autres se détissent. Construisant des relations étonnantes, surprenantes qui peuvent heurter certains médisants.
En bref, Jean-Philippe Blondel m’a encore bouleversée, me laissant en tête une histoire lancinante, un personnage à qui penser lorsque j’entends parler de pression universitaire. Un roman qui glace mais qui fait aussi réfléchir.
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