Pendant que certains sont à la recherche de leurs cadeaux de Noël ; plongés dans les courses pour les repas des fêtes de fin d’année, me voici déjà dans la rentrée d’hiver. En effet, elle arrive dans si peu de temps ! Et oui, cadeaux à jour, il ne reste plus qu’à baver maintenant. Et je peux vous dire qu’il y a du lourd qui arrive. Voici donc ma petite sélection pour les prochaines sorties. Attention, il s’agit de mes envies, évidemment je n’aurais (malheureusement) pas le temps de tout lire. Et oui, certains gros titres ne sont pas dans ma liste. Cependant j’espère que ceux sélectionnés vous intrigueront autant que moi. J’ajoute qu’il n’y a pas toutes les couvertures, elles ne sont pas encore toutes disponibles ou dévoilées. Je mettrai bien sûr à jour au fur et à mesure. Et si vous avez repéré des titres, n’hésitez pas à me les signaler. Tant de nouvelles sorties, tant de possibles pour la wish list ! Vivement ! C’est parti pour une sélection de la rentrée d’hiver 2018 !
Actes Sud
4 3 2 1 / Paul Auster (Janvier 2018) – 1 024 pages
Un roman-kaléidoscope où un personnage, Ferguson, incarne toutes les figures du destin protéiforme que le monde et l’Amérique des années 1950 furent susceptibles de proposer à l’individu, de l’enfance à l’entrée dans l’âge adulte. Tout en restant fidèle aux obsessions littéraires qui sont les siennes, Paul Auster, avec cet ambitieux et ample nouveau roman, renouvelle et détourne brillamment le genre du roman initiatique en le confrontant à l’Histoire du XXe siècle.
Albin Michel
L’été circulaire / Marion Brunet (Février 2018) – 250 pages
Dans un quartier pavillonnaire d’une petite ville du Luberon, Céline et Jo, deux soeurs adolescentes, essaient de tromper l’ennui entre un père alcoolique et une mère cantinière qui ne leur prête pas attention. Lorsque Céline tombe enceinte, la famille éclate. Seule Jo essaie de s’extraire de son carcan familial et social.
Un mari idéal / Leah McLaren (Février 2018) – 340 pages
Après la naissance de leurs jumeaux, Nick et Maya ont laissé leur mariage s’essouffler. Lui connaît un grand succès dans son travail et multiplie les aventures, tandis qu’elle est devenue mère au foyer. Nick décide de divorcer mais réalise que son épouse risque de récupérer toute sa fortune. Il fomente un plan pour que la séparation se déroule en douceur, mais il est pris à son propre piège.
Calmann-Lévy
Déchirer les ombres / Erik L’Homme (3 janvier 2018) – 160 pages
Officier français de retour d’Afghanistan, grande gueule désespérée par ce qu’est devenue la France, personnage hors norme, LuciusScrofa surgit avec sa Harley Davidson chez son ancien lieutenant. Anastasie, la nièce de ce dernier, est là, jeune, lumineuse. Elle est fascinée par cette force de la nature qu’est Scrofa, il est séduit par sa fraîcheur. Après une nuit d’amour, ils partent tous les deux en Harley pour ce qu’Anastasie découvrira être la dernière virée de Scrofa, une cavale furieuse et mystique à travers le pays, une course vers l’ultime sacrifice.
Noyé vif / Johann Guillaud-Bachet (31 janvier 2018) – 250 pages
Le soleil brille haut, la mer est calme. Six apprentis marins de l’école de voile quittent le port de Sète, dans une joyeuse anarchie encadrée par un moniteur. Parmi eux, le narrateur porte sur cette bande hétéroclite un regard doux-amer. Il a une raison intime d’être sur ce bateau, sur cette Méditerranée qui l’a recraché, lui, l’immigré syrien, des années auparavant sur les plages françaises.
Et, tandis que la vie s’organise en mer, rythmée par les quarts et les manœuvres, les six personnes se confrontent les unes aux autres – dévoilant origines, horizons, idéaux et préjugés – et à elles-mêmes. Un concentré de comédie humaine.
Mais le jour où se lève la plus effroyable des tempêtes, la traversée vire à la tragédie.
Une déferlante emporte le moniteur. Ils sont maintenant six néophytes sur ce bateau, dont un blessé. Les secours contactés les rassurent : un patrouilleur de la marine va se dérouter vers eux, il faut tenir bon. C’est alors que le canal d’urgence de la radio grésille à nouveau. Une voix très jeune. L’enfant supplie, en anglais : « S’il vous plaît, nous sommes nombreux, le bateau est cassé, il prend l’eau. » Le patrouilleur en route vers la zone annonce qu’il va les secourir aussi.
Dans le voilier, le dilemme surgit aussitôt. Qui doit être sauvé en premier par la marine française ? Six Français sur un voilier qui ne tiendra peut-être pas jusqu’au bout, ou un bateau de migrants ? Tandis que les éléments continuent à s’acharner sur eux, les six s’affrontent sur la marche à suivre et la valeur des vies à sauver.
Le pouvoir / Naomi Alderman (3 janvier 2018) – 400 pages
POUVOIR DANS LE MONDE ENTIER ?
DÉCOUVRENT QU’ELLES DÉTIENNENT LE « POUVOIR ».
DU BOUT DES DOIGTS, ELLES PEUVENT INFLIGER
UNE DOULEUR FULGURANTE – ET MÊME LA MORT.
SOUDAIN, LES HOMMES COMPRENNENT
QU’ILS DEVIENNENT LE « SEXE FAIBLE ».
MAIS JUSQU’OÙ IRONT LES FEMMES
POUR IMPOSER CE NOUVEL ORDRE ?
Finitude
Pactum salis / Olivier Bourdeaut (4 janvier 2018) – 256 pages
Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.
Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s‘apprivoiser, au cœur des marais salants.
Flammarion
Trois filles d’Eve / Elif Shafak (10 janvier 2018) – 480 pages
Mariée à un riche promoteur, Peri assiste à un grand dîner dans une somptueuse villa du Bosphore. Au cours du repas, chacun commente les événements dramatiques que traverse la Turquie pendant qu’elle repense à sa jeunesse, à l’affrontement entre son père laïc et sa mère très pieuse, puis étudiante à Oxford entre ses deux amies : Shirin, Iranienne émancipée, et Mona, musulmane pratiquante et féministe.
Elle se remémore aussi sa rencontre avec Azur, le flamboyant professeur de philosophie qui les a réunies. Cette soirée pas comme les autres fera ressortir les contradictions de la femme d’aujourd’hui et les impasses dans lesquelles se débat une société coincée entre tradition et modernité.
Elif Shafak signe une satire violente de la bourgeoisie stambouliote comme du fanatisme religieux, également aveugles aux aspirations d’une jeunesse en quête de vérité et de liberté.
Gallimard
Fugitive parce que reine / Violaine Huisman (11 janvier 2018) – 256 pages
« Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l’alcool à 90 °, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l’éther, dans ce flacon d’un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu.»
Ce premier roman raconte l’amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais l’écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.
Grasset
Bienvenue en Amérique / Linda Boström Knausgard (7 février 2018) – 128 pages
Ellen vient d’avoir onze ans. Elle a prié Dieu pour que son père meure, elle a souhaité de tout son cœur qu’il disparaisse et qu’il cesse de venir à la maison. Ses parents étaient divorcés mais les visites de son père alcoolique, colérique, se faisaient de plus en plus menaçantes. Avant cela pourtant, la famille avait été heureuse, sa mère était l’une des comédiennes les plus célèbres de Suède. Puis son père avait changé et elle avait commencé à prier.
Son père est mort. « C’est de ma faute » avait-elle immédiatement pensé, son souhait le plus cher s’était réalisé. Depuis ce jour elle ne parle plus. Personne n’entend le son de sa voix, elle s’est murée dans le silence. Son frère s’enferme lui aussi – dans sa chambre dont il cloue la porte pour que personne n’entre – alors que sa mère répète à longueur de journée que leur famille est lumineuse. Comme pour faire revivre un passé glorieux, lorsque sa fille venait assister à ses spectacles et qu’elle l’applaudissait quand elle déclamait sur scène : « Bienvenue en Amérique ».
Enfermés dans la tête de la jeune narratrice muette, nous assistons fascinés et impuissants au drame familial. Linda Boström Knausgård installe une atmosphère étrangement sombre et lucide, qui confère toute sa force au texte. Elle donne surtout vie à une enfant dévastée par la culpabilité qui parvient, malgré tout, à trouver un refuge dans ses souvenirs les plus lumineux…
JC Lattès
Les loyautés / Delphine de Vigan (3 janvier 2018) – 208 pages
« J’ai pensé que le gamin était maltraité, j’y ai pensé très vite, peut-être pas les premiers jours mais pas longtemps après la rentrée, c’était quelque chose dans sa façon se tenir, de se soustraire au regard, je connais ça, je connais ça par cœur, une manière de se fondre dans le décor, de se laisser traverser par la lumière. Sauf qu’avec moi, ça ne marche pas.»
Théo, enfant du divorce, entraîne son ami Mathis sur des terrains dangereux. Hélène, professeur de collège à l’enfance violentée, s’inquiète pour Théo : serait-il en danger dans sa famille ?
Quant à Cécile, la mère de Mathis, elle voit son équilibre familial vaciller, au moment où elle aurait besoin de soutien pour protéger son fils.
Les loyautés sont autant de liens invisibles qui relient et enchaînent ces quatre personnages.
Robert Laffont
1144 livres / Jean Berthier (4 janvier 2018) – 180 pages
« Ma mère, comme dans un conte cruel pour enfants, s’était transformée en livres. »
Ainsi s’exprime le narrateur, né sous X, bibliothécaire de profession, qui voit sa vie bouleversée par la lettre d’un notaire. Il y apprend que sa mère biologique, dont il ignore absolument tout, vient de mourir et lui laisse un héritage singulier : 1 144 livres.
Que penser de ce geste ? Faut-il accepter l’héritage de quelqu’un qui vous a abandonné ? Qui était la femme cachée derrière ces ouvrages ? Seront-ils le chemin vers une mère retrouvée ? Cet événement confronte soudainement le narrateur à ses origines et à son amour des livres.
1144 livres est un véritable éloge de la lecture et de la littérature, et de la place qu’elles occupent dans nos vies.
Smoke / Dan Vyleta (4 janvier 2018) – 572 pages
« Si les particules toxiques qui proviennent d’un air vicié étaient perceptibles à la vue, nous les verrions peser en un épais nuage noir sur ces lieux. Mais si la peste morale qui les accompagne pouvait être rendue perceptible, quelle abominable révélation ! » Charles Dickens, Dombey et fils.
Angleterre, fin du XIXe siècle. À Londres s’entassent les classes laborieuses qui par tous les pores exsudent une infecte Fumée, preuve de leur noirceur intérieure et de leur infériorité. À la campagne vivent les aristocrates, d’une blancheur de lys et qui ne fument jamais, signe de leur vertu et de leur droit à gouverner.
Dans un internat d’élite, Thomas et Charlie, seize ans, s’exercent sans relâche à dompter leurs instincts afi n de ne pas fumer. Mais le doute les tenaille : comment se fait-il que l’un de leurs congénères, un vrai petit tyran, soit épargné par la marque du vice ? Avec l’aide de la ravissante et très prude Livia, ils enquêtent sur la nature réelle de la Fumée. Et découvrent que l’ordre établi est fondé sur une scandaleuse duperie.
Dès lors, une lutte à mort s’engage entre eux et la police politique. C’est la guerre de la passion contre la raison, du désir contre la bienséance, du droit contre l’injustice – même si leurs frontières sont souvent imprécises.
Un tour de force d’une féroce imagination, un conte d’une audace dickensienne en parfaite résonance avec notre époque.
Sous Sol
Les argonautes / Maggie Nelson (4 janvier 2018) – 240 pages
Zulma
Cette nuit / Joachim Schnerf (4 janvier 2018) – 160 pages
Au matin de Pessah, la Pâque juive, un vieil homme se remémore cette nuit si particulière que sa famille rejoue à huis clos et à guichet fermé chaque année – une comédie extravagante et drolatique dont elle a le secret.
Il y a Michelle, la cadette qui enrage pour un rien et terrorise tout son monde, à commencer par Patrick, le très émotif père de ses enfants. Il y a Denise, l’aînée trop discrète, et son mari Pinhas, qui bâtit des châteaux en Espagne et des palais au Maroc. Et bien sûr Salomon, le patriarche rescapé des camps, et son humour d’un genre très personnel qui lui vaut quelques revers et pas mal d’incompréhension.
Mais en ce matin de Pessah, pour la première fois, Salomon s’apprête à vivre cette nuit sans sa femme, sa douce et merveilleuse Sarah…
Un roman au charme irrésistible, émouvant, drôle – et magnifiquement enlevé.
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