Après avoir lu et aimé Talion en mai 2020, j’étais plus que curieuse de découvrir un nouveau de Santiago Diaz, et c’est chose faite avec Le bon père. Une couverture aux couleurs des polars : noir et jaune pour être bien repérée, un côté original et géométrique, voilà qui interpelle et qui donne envie. Si on ajoute les mots-clés « Addictif », « Brutal », « Vertigineux », on ne peut que foncer.
Pourquoi le bon père ?
Le bon père … Pourquoi ? Ramón Fonseca est un bon père, persuadé de la droiture de son fils. Ce dernier est accusé d’avoir tué sauvagement sa femme et est incarcéré depuis. Pour prouver son innocence, il en est sûr, il a besoin de la Capitaine Indira Ramos. Cette femme capable de dénoncer un flic qui ne respecte pas les règles, atteinte de TOCs et de phobies, à l’hygiène irréprochable, oui c’est de cette femme-là dont il a besoin. Et il est prêt à tout pour ça. Même à tuer.
Ramón a enlevé et séquestré 3 personnes clés du jugement de son fils : la juge, l’avocat et la témoin. Ces trois personnes sont enfermées avec de l’eau et des conserves, et chaque semaine, si son fils n’est pas libéré, un de ces otages mourra. C’est ainsi qu’il explique la situation en se rendant à la police. Oui, Ramón est un bon père, il est prêt à tout pour prouver l’innocence de son fils, même à tuer trois personnes.
Indira Ramos est une capitaine qui croit en la justice, en la droiture et surtout en les règles et l’importance de celles-ci. Elle entend la douleur de ce père mais surtout est prête à tout pour retrouver ces otages. Ses TOCs sont handicapants dans la vie quotidienne et la rendent finalement presque attachante. On comprend de mieux en mieux ce qui l’a conduite ici et cela compense son côté rigide.
Des personnages variés
Les personnages côtoyés tout au long du roman sont plutôt variés : entre une juge accro aux jeux, une étudiante qui vend ses charmes, un avocat qui côtoie la mafia, un lieutenant macho comme pas deux, et j’en passe. Finalement, on obtient un éventail assez varié (peut-être un peu trop ?). Les relations entre les protagonistes principaux évoluent vite, trop vite. On aurait aimé un peu plus de lenteur, prendre le temps d’une série et non d’un film en accéléré. Il est parfois difficile de croire à la réalité de ces relations et de ces évolutions (mais où un psy parle-t-il comme ça à sa patiente ?).
Scénariste ? Et ça se voit !
Pour le style, on est sur quelque chose de dynamique, d’impulsif. Les chapitres sont très courts, ce qui donne envie de les enchaîner, de poursuivre sa lecture pour connaître la suite. L’alternance de lieux et d’intrigues permet également de donner du punch à l’histoire. On sent bien la patte du scénariste, encore une fois, c’est très visuel comme roman, on l’imagine facilement transposé à l’écran. Le style en lui-même est parfois un peu cru dans les dialogues, disons que ce n’est peut-être pas le point fort de l’auteur.
Petit à petit, on va apprendre à connaître nos otages : leurs qualités et leurs défauts. On entre dans leur vie, leur passé, leurs aspirations. Ce qui entraîne une multitude de destins et de personnages secondaires. Parfois, cela nous mène à certaines longueurs malheureusement et on aurait aimé couper quelques parties. Pour autant, cela se lit très vite et la brièveté des chapitres permet de donner du pep’s malgré ces longueurs.
En bref, Le bon père c’est …
L’intrigue en elle-même est immersive, on a envie de connaître les tenants et les aboutissants mais surtout de voir comment tout ça va se conclure. Une fois le dénouement dévoilé, on est globalement conquis mais surtout on a envie d’une nouvelle enquête signée Indira Ramos. Un polar avec quelques défauts mais qui nous entraîne dans la vie sombre espagnole.
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