Chez les adultes …
Comme des frères / Claudine DESMARTEAU (04 mars 2020) : Iconoclaste (320 p.)
Raphaël, devenu adulte, se souvient. Ils avaient seize ans. Lui, Kevin, Ryan, Idriss et les autres : une bande de garçons soudés comme des frères, qui se connaissaient depuis l’enfance – sauf Quentin, dit « Queue-de-rat », débarqué au collège. Le dernier arrivé devient le bouc émissaire. Parce que, quand on est adolescent il faut parfois quelqu’un à rabaisser pour se sentir supérieur. Les journées sont longues dans cette petite ville. On en a vite fait le tour. Leur vie est rythmée par les longues soirées à fumer des joints dans un jardin ouvrier, les petits vols, la voiture empruntée, les rivalités amoureuses, les défis inspirés de vidéos américaines. Ils zonent, s’ennuient, testent leurs limites… jusqu’au drame.
Claudine Desmarteau signe un livre d’une grande tension sur cet âge de tous les extrêmes et cette culpabilité qu’adulte on porte en soi. Chaque page est un pas de plus vers l’issue qu’on devine fatale.
Chez nous / Louise CANDLISH (05 mars 2020) : Sonatine (480 p.)
Fiona et Bram Lawson pensaient s’être séparés « intelligemment ». Ils avaient, en tout cas, trouvé un accord : ils habiteraient à tour de rôle avec leurs enfants dans leur belle demeure de Trinity Avenue, dans le sud de Londres. Mais l’histoire a mal tourné. Très mal tourné.
Un jour d’hiver, en rentrant chez elle, Fiona tombe sur des déménageurs. Tous ses meubles ont disparu, il y a des gens dans sa maison – un couple qu’elle n’a jamais vu lui annonce qu’il en est le nouveau propriétaire. Fiona essaie immédiatement de joindre Bram, mais son numéro est hors service. Et ses enfants, eux aussi, sont introuvables. Cauchemar éveillé ? Cela ne fait que commencer !
Ville émeraude et autres nouvelles / Jennifer EGAN (05 mars 2020) : Robert Laffont (252 p.)
La solitude, les regrets mais surtout le désir, sous toutes ses formes – désir de changer, de se racheter, d’échapper à son quotidien –, sont au coeur de ces onze nouvelles magistrales. Depuis des lieux exotiques, comme la Chine ou Bora-Bora, cosmopolites, comme Manhattan, ou plus banals, comme une banlieue de l’Illinois, les personnages de Jennifer Egan – des mannequins, des femmes au foyer, des banquiers, des écolières… – sont en quête d’une nouvelle vie, cherchent à dépasser les frontières.
Près de trente ans après leur publication, voici enfin traduites les élégantes et poignantes nouvelles qui composent Ville émeraude. Un événement.
Mamma Maria / Serena GIULIANO (05 mars 2020) : Cherche Midi (240 p.)
– Oui, merci, Maria. »
« Ciao, Sofia, qu’est-ce que je te sers ? Comme d’habitude ? Et j’ajoute un cornetto, parce qu’il faut manger, ma fille !
Je m’installe en terrasse, face à la mer, comme chaque matin depuis que je suis de retour en Italie. J’aime bien travailler au son des tasses qui s’entrechoquent. Et, au Mamma Maria, j’ai toujours de la compagnie. Il y a ceux qui viennent tuer le temps. Il y a les enfants qui rêvent devant le comptoir à glaces. Il y a les ados qui sirotent un soda, monsieur le curé, et, surtout, mes partenaires de scopa.
Ici, on vient échanger quelques mots, partager un apéro, esquiver la solitude ou écouter Celentano. Moi, je viens pour me persuader que j’ai bien fait de quitter Paris… et l’autre abruti.
Il fait quand même meilleur ici.
Et puis, on cherche aussi à profiter de la bonne humeur (ou non) de Maria, qui mène, comme une mamma, tout ce petit monde à la baguette.
Bref, j’ai enfin retrouvé mon village paisible.
Enfin, paisible jusqu’au jour où…
Le monde dans 5 m² / Valentine CUNY-LE CALLET (05 mars 2020) : Stock (180 p.)
Valentine Cuny-Le Callet a 19 ans lorsqu’elle entre en correspondance avec un condamné à mort américain, via l’ACAT, association de lutte contre la torture et la peine de mort. Pendant des mois, suivant les arbitraires de la poste américaine et des services carcéraux, elle échange des lettres manuscrites avec Renaldo McGirth, âgé de 28 ans, qui se bat depuis dix ans pour la révision de sa sentence, dans une prison de Floride.
Il clame son innocence ; elle refuse de juger, mais prend conscience des violences du système judiciaire américain Avec un mélange d’audace et de générosité hors normes, elle initie et nourrit une amitié réelle avec Renaldo. Puisqu’elle est étudiante aux Arts déco, elle enverra des dessins et décrira sa jeunesse française. En retour, il racontera sa vision du monde dans 5m2.
Le temps passant, la vie semble s’ouvrir pour Valentine, qui obtient d’aller étudier un an à l’université de Chicago. La vie semble se refermer pour Renaldo, dont la révision de sentence est sans cesse reportée ; l’Administration resserre son étau. Alors, elle décide de lui rendre visite. Pendant trois jours, à côté des épouses et autres visiteurs de prisonniers, elle se présente à l’entrée du quartier des condamnés à mort. Pour voir, essayer de comprendre, et tenter de témoigner.
Le récit que tire Valentine Cuny-Le Callet de cette expérience captive par son humanité, sa franchise et sa maturité. À une époque où certains politiques regrettent l’abolition de la peine de mort, ces pages s’imposent par leur nécessité.
Nos espérances / Anna HOPE (12 mars 2020) : Gallimard (368 p.)
Hannah, Cate et Lissa sont jeunes, impétueuses, inséparables. Dans le Londres des années 1990 en pleine mutation, elles vivent ensemble et partagent leurs points de vue sur l’art, l’activisme, l’amour et leur avenir, qu’elles envisagent avec gourmandise. Le vent de rébellion qui souffle sur le monde les inspire. Leur vie est électrique et pleine de promesses, leur amitié franche et généreuse.
Les années passent, et à trente-cinq ans, entre des carrières plus ou moins épanouissantes et des mariages chancelants, toutes trois sont insatisfaites et chacune convoite ce que les deux autres semblent posséder. Qu’est-il arrivé aux femmes qu’elles étaient supposées devenir?
Dans ce roman tout en nuances sur les différentes facettes de l’amitié au fil du temps, Anna Hope tisse avec élégance et délicatesse la vie de ces trois héroïnes contemporaines. Elle sonde les différentes façons de trouver son identité de femme, mais aussi de mère, de fille, d’épouse ou d’éternelle rebelle, et explore cet interstice entre les espérances et la réalité, cet espace si singulier fait de rêves, de désirs et de douleurs où se joue toute vie.
Talion / Santiago DIAZ (19 mars 2020) : Cherche Midi (504 p.)
Marta Aguilera, journaliste investie et chevronnée, apprend une nouvelle qui va bouleverser son destin : atteinte d’une tumeur cérébrale, il ne lui reste que deux mois à vivre. Marta, qui n’a désormais plus rien à perdre ni de comptes à rendre, voit alors le monde comme un lieu chargé de menaces et décide d’occuper le temps qui lui reste en faisant justice elle-même.
Lancée dans une course contre la montre pour sa propre vie, et face à l’inébranlable lieutenant de police Daniela Gutiérrez, Marta va tout faire pour appliquer sa propre loi du talion.
Un thriller marquant, trépidant et incontestablement différent, dont on ne sort pas indemne.
Un roman que vous lirez comme si vous en étiez vous-même le personnage principal.
Chez les ados …
Le jour où tout a basculé / Julie BUXBAUM (05 mars 2020) : PKJ (368 p.)
Le 11 septembre 2001, au moment où les avions frappaient les Tours Jumelles, Abbi fêtait son premier anniversaire à la crèche du World Trade Center. La photo qui la montre en train d’être secourue fait la une de tous les journaux. Dès lors, elle devient « Baby Hope » : un véritable symbole d’espoir. Noah, lui, a perdu son père le 11 Septembre. Depuis, il cherche désespérément à savoir comment il a vécu ses derniers instants, convaincu que la réponse se trouve sur le célèbre cliché. Quinze ans plus tard, lorsque Noah s’aperçoit que Baby Hope travaille dans le même camp de vacances que lui, il y voit un signe du destin. Saura-t-il la persuader de se lancer à la découverte des secrets de ce jour où tout a basculé ?
Hôtel Castellana / Ruta SEPETYS (05 mars 2020) : Gallimard jeunesse (500 p.)
Madrid, été 1957.
Passionné de
photographie, Daniel Matheson, 18 ans, découvre l’Espagne à travers
l’objectif de son appareil. Il loge au quartier général de la haute
société américaine: l’hôtel Castellana, où travaille la mystérieuse Ana
Torres Moreno. À mesure qu’ils se rapprochent, Ana lui révèle un pays où
la dictature fait régner la peur et l’oppression, hanté par de
terribles secrets…
Romance poignante et trajectoires tourmentées au cœur du réime franquiste, par l’autrice du best-seller Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre.
La fille qui pouvait voler / Victoria FORESTER (19 mars 2020) : Lumen
Les McNimbus étaient des gens tout à fait normaux jusqu’à la naissance de leur fille Piper. Mais voilà qu’à peine née, la fillette montre un talent certain… pour la lévitation ! Bien décidés à protéger leur enfant des regards indiscrets et des commérages du voisinage, les McNimbus élèvent Piper dans la plus grande solitude… jusqu’à ce que, à l’âge de dix ans, elle s’envole devant les yeux de la ville un jour de fête nationale !
Du jour au lendemain, la petite Piper quitte la ferme familiale pour partir étudier dans une école top-secrète réservée aux enfants doués de capacités toutes particulières… Mais même parmi les élèves de cette institution mystérieuse, tous dotés de pouvoirs spéciaux, Piper se fait remarquer… et elle ne va pas tarder à devoir en payer le prix !
Gros succès de librairie aux États-Unis, qui a notamment passé six semaines sur la prestigieuse liste de best-sellers du New York Times, La Fille qui pouvait voler séduit par son style très visuel, à la précision cinématographique : les pages semblent défiler toutes seules tandis que se déroule l’histoire de Piper, une héroïne audacieuse qui n’a pas peur de s’élancer vers l’inconnu. Entourée de tout un groupe de personnages attachants et joliment brossés, la jeune fille va tenter de déjouer une conspiration gouvernementale de haut vol. Décrit comme un mélange explosif entre… La Petite maison dans la prairie et X-Men (!) par Stephenie Meyer, cette trilogie vous fera également réfléchir sur le concept tout relatif de normalité, ainsi que sur la difficulté à s’éloigner de ce que l’on attend de nous pour pouvoir réaliser pleinement son potentiel.
Dans les bulles …
Don’t fake your smile / Aoki KOTOMI (05 mars 2020) : Akata
Gaku était autrefois un garçon à problèmes, mais depuis sa rencontre avec la lumineuse Niji, il s’est assagi. Il vit désormais un quotidien de lycéen ordinaire, en compagnie de son meilleur ami, Hiyori. Gaku aime en secret Niji, devenue depuis vice-capitaine du club de judo. Mais aucun de ces trois-là n’était prêt à ce que la vie allait leur faire subir. Entre le coming out pudique de l’un, les méprises de l’autre, et surtout l’agression sexiste infligée à la dernière… Comment se construire à l’adolescence, entre douleur, secrets, culpabilité et faux-semblants ?
Mon coloc d’enfer 5 / Keiko IWASHITA (04 mars 2020) : Pika
Miko est lycéenne. Ses parents devant s’occuper de sa grand-mère malade, elle se retrouve à faire de la colocation dans une grande maison appartenant à son oncle. Non seulement elle n’est pas habituée aux tâches ménagères, mais en plus ses colocataires sont tous des adultes un peu bizarres. Le plus âgé d’entre eux, Matsunaga, fait un peu peur à Miko mais s’avère en réalité être quelqu’un de très prévenant.
Olive / Véronique CAZOT et Lucy MAZEL (06 mars 2020) : Dupuis
Olive est une fille de 17 ans très timide mais à l’imagination débordante. Un jour, dans le monde onirique qu’elle s’est créé au fil des années, débarque Lenny, un spationaute blessé et malade.
Ces nuances entre nous 4 / Chihiro HIRO (19 mars 2020) : Akata
Shinobu est rentrée au lycée depuis à peine un mois. Elle mène son quotidien de manière plutôt ordinaire, en se laissant aller au fil des jours sans passion véritable ou objectif de vie. Mais lorsqu’au détour de la salle d’arts plastiques, elle croise la route d’Okachimachi, un de ses camarades, la lycéenne va commencer à se poser des questions… Et si sa vie était en train de prendre de nouvelles couleurs ?