Marion Brunet fait partie de ces autrices qui m’ont arrachée des larmes en young adult notamment avec Dans le désordre qui m’avait bouleversée. Bref, j’étais plus qu’impatiente de lire son roman adulte : L’été circulaire. Et je n’ai pas été déçue, loin de là.
Nous voici dans le Sud auprès de deux sœurs : Jo et Céline, 15 et 16 ans. Leur vie est plutôt morne, elles traînent dans les fêtes foraines, se laissent porter par la vie. Si Céline aime se laisser séduire par les garçons du coin, jouer de sa séduction, Jo a pour but de s’échapper de leur petite ville. Mais cet été est différent. Céline est enceinte. Voilà qui va cristalliser les relations familiales mais aussi les relations avec le voisinage. Car Céline ne veut pas dévoiler qui est le père.
Dans L’été circulaire, Marion Brunet nous plonge dans la vie d’une petite ville et particulièrement au sein d’une famille. On y trouve Manuel, le père, fils d’un immigré espagnol. Il est violent, il n’accepte pas les étrangers mais il est aussi capable de moment de tendresse. Séverine, sa femme, est complètement soumise à son mari, elle vit dans le souvenir de sa gloire passée en tant qu’adolescente populaire du village. Leurs filles sont différentes l’une de l’autre mais s’entendent globalement assez bien.
Au cours de ce roman noir, on va voir la famille exploser petit à petit suite aux divers événements. Dans ce village du Lubéron où les rumeurs se propagent vite, où l’on n’aime pas l’étranger, où l’on ne se mélange pas, on regarde l’été défiler avec horreur. Marion Brunet nous plonge dans un climat sombre et terriblement réaliste. En quelques pages, elle nous happe dans ce roman dont elle nous dessine les grandes lignes en un temps record. Impossible de lâcher le roman après cela, on reste hypnotisés, ahuris à l’idée de ce qui va se dérouler sous nos yeux.
Car oui, on se doute de plusieurs rebondissements. J’avais deviné rapidement qui était le père mais cela ne m’a pas gênée. J’étais plutôt curieuse de savoir si cela allait être révélé et quelles en seraient les conséquences. J’ai également craint pour certains personnages, à juste titre parfois.
En bref, L’été circulaire c’est …
Un roman noir, terriblement noir, mais surtout fortement réaliste qui nous entraîne dans une petite communauté repliée sur elle, qui refuse l’ouverture aux autres. Ou l’on voit comment un événement peut faire se disloquer une famille entière et avoir des conséquences beaucoup plus larges. Marion Brunet brosse ici le portrait d’une société où l’avenir semble sombre, où les préjugés et le racisme ont le vent en poupe. Mais l’autrice nous propose également des personnages réalistes, bruts, forts. Pas attachants non, car souvent ils nous horrifient souvent par leurs actes, leurs paroles, pourtant, on s’attend à les rencontrer au détour d’une rue et à les reconnaître.
Marion Brunet signe ici un roman plus que réussi, d’une justesse implacable. On est complètement happé durant notre lecture, on le lit d’une traite en frémissant d’horreur. Une claque.
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